La moitié des patients diagnostiqués avec un mélanome au stade avancé ont une survie de plus de 5 ans grâce à un traitement combinant deux inhibiteurs de point de contrôle immunitaire, nivolumab (anti-PD1) et ipilimumab (anti-CTLA-4), selon une étude de phase 3. Un progrès majeur : il y a 10 ans, la survie à 5 ans plafonnait à 5 %.
L’analyse à 5 ans de l’essai international Checkmate 067, présentée au congrès et publiée simultanément dans le « New England Journal of Medicine », représente le suivi le plus long de phase 3 pour un traitement combinant deux immunothérapies (1).
« Avant, le mélanome métastatique était considéré comme non traitable, rappelle le Pr James Larkin (Royal Marsden NHS Foundation Trust, Londres). C’est la première fois que nous pouvons dire que les chances de survie à long terme avec un mélanome au stade avancé sont maintenant supérieures à 50 %, ce qui représente une étape importante ».
74 % des survivants sans traitement
L’étude porte sur 945 patients ayant un mélanome de stade III ou IV non traité. Ils ont été randomisés selon 3 bras de traitement : nivolumab plus ipilimumab ; nivolumab plus placebo ; ou ipilimumab plus placebo. Ces traitements ont été administrés jusqu’à survenue d’une progression ou d’une toxicité inacceptable. La survie à 5 ans pour la bithérapie nivolumab/ipilimumab se révèle être de 52 % ; parmi ces survivants à long-terme, 74 % sont sans traitement 5 ans plus tard. Par comparaison, la survie à 5 ans est de 44 % avec le nivolumab et de 26 % avec l’ipilimumab.
« En combinant ces médicaments, on retire effectivement deux freins sur le système immunitaire au lieu d’un seul, ce qui lui permet de reconnaître les tumeurs jusque-là non reconnues et de réagir afin de les détruire », explique le Pr Larkin.Les résultats sont tout aussi bons pour les patients qui ont dû arrêter le traitement en raison d’évènements secondaires tels que la fatigue, les éruptions cutanées et la diarrhée. Ainsi, l’immunothérapie participe à la rééducation du système immunitaire même avec un traitement de courte durée, alors que d’autres traitements comme la chimiothérapie requièrent d’être complètement administrés pour être tout aussi efficaces.
(1) J. Larkin et al., "The New England Journal of Medicine", DOI: 10.1056/NEJMoa1910836 Congres ESMO 2019.
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