L’ORGANE international de contrôle des stupéfiants (OICS), qui dépend de l’ONU, demande, dans son rapport annuel, que des mesures urgentes soient prises pour lutter contre l’abus de médicaments sur ordonnance, une pratique qui s’est largement généralisée. Aux États-Unis, « les médicaments sur ordonnance sont désormais les drogues les plus consommées après le cannabis », souligne l’organe onusien. En 2008, ils étaient 6,2 millions à être concernés par ce type d’abus, un chiffre supérieur au nombre total de consommateurs de cocaïne, d’héroïne, d’hallucinogènes, de MDMA (ecstasy) et de produits à inhaler. Le phénomène concerne aussi l’Europe. « En 2008, la méthadone était responsable de près de 30 % des décès liés à la drogue chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans au Royaume-Uni. Dans plusieurs pays européens (France, Italie, Lituanie et Pologne), entre 10 e 18 % des étudiants utilisent des sédatifs ou des tranquillisants sur ordonnance », indique le rapport. L’OICS met en garde contre le « nomadisme médical » et les fausses ordonnances volées dans les hôpitaux et les cabinets médicaux.
Drogues du viol.
L’OICS lance aussi un avertissement contre l’utilisation de psychotropes à des fins criminelles. Bien qu’assez récent, « le phénomène des "drogues du viol" évolue rapidement, tandis que les agresseurs tentent de contourner les contrôles plus stricts en utilisant des substances qui ne sont pas concernées par les conventions internationales relatives au contrôle des drogues », explique l’OICS. L’utilisation de benzodiazépines, tel le flunitrazépam (Rohypnol), « naguère si souvent utilisé pour commettre des agressions sexuelles », est aujourd’hui en baisse. L’OICS y voit une conséquence de l’adoption de mesures réglementaires plus strictes. Les criminels se tournent désormais vers d’autres substances, comme l’acide gamma-hydroxybutirique (GHB), la kétamine et le gamma-butirolactone (GBL). En mars 2009, la commission des stupéfiants de l’ONU a exhorté les pays à adopter des mesures et à sensibiliser le public et a invité l’industrie pharmaceutique à mettre au point des formulations contenant des colorants ou des aromatisants, destinés à signaler aux victimes potentielles que leur boisson a été altérée. L’Académie de médecine vient pour sa part de souligner la nécessité de sensibiliser le public et les médecins à ce risque de soumission chimique.
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