Quels sont les principes actifs ?
Le Diergospray est un spray de dihydroergotamine (DHE) indiqué dans le traitement de la crise migraineuse avec ou sans aura : son emploi diffère de celui du triptan prescrit auparavant (Zomigoro). Le médecin a souhaité modifier le traitement car Mme F. se plaignait d’une sensation oppressante dans la poitrine lors des crises, susceptible d’être liée à la prise de triptans.
L’ibuprofène (Nurofen Flash), un AINS, est utilisé ici comme antalgique pour potentialiser l’action de la DHE.
Le pizotifène (Sanmigran) constitue un traitement de fond de la migraine. De structure tricyclique, il est antisérotoninergique et antihistaminique.
L’escitalopram (Séroplex) est un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine.
L’Urbanyl (clobazam) est une benzodiazépine anxiolytique dont Mme F. (ab)use depuis des années.
Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?
Le prescripteur n’a pas précisé le dosage de l’Urbanyl, décliné à 5, 10 et 20 mg. Ayant l’habitude, le pharmacien dispense des comprimés dosés à 10 mg. De même, le médecin n’a pas précisé le dosage du Nurofen Flash : le contexte (un comprimé en début de crise migraineuse) suggère qu’il s’agit du dosage à 400 mg.
Il n’y a pas d’interférences entre les médicaments prescrits. Il faut toutefois attirer l’attention de la patiente sur le risque d’interaction entre un triptan comme le Zomigoro qu’elle utilisait auparavant et la DHE : elle ne doit pas utiliser en automédication les comprimés qui pourraient rester chez elle.
L’absorption d’alcool est notamment contre-indiquée avec les alcaloïdes de l’ergot comme avec le pizotifène (Sanmigran), déconseillée avec les antidépresseurs IRS (Séroplex) ou avec la benzodiazépine qui lui est également prescrite depuis des années (Urbanyl).
Et les posologies ?
Elles sont correctes. Toutefois, le médecin n’a pas détaillé le schéma posologique du Diergospray (d’où vos conseils).
Votre conseil
L’association de médicaments prescrite, susceptible d’induire une diminution de la vigilance voire une somnolence, n’empêche pas Mme F. de conduire : attirer son attention sur l’indispensable prudence recommandée !
Les conseils sont axés sur l’usage du dispositif Diergospray dont il faut expliquer le maniement : après amorçage du flacon (lors de sa première utilisation), pulvériser une fois dans chaque narine dès les premiers signes de céphalée, en renouvelant éventuellement quinze minutes plus tard, sans excéder 4 pulvérisations sur une journée et 16 pulvérisations sur une semaine. Le traitement d’une crise ne doit pas être reconduit avant 24 heures Il ne s’agit pas d’un traitement préventif et il ne faut pas en abuser : les céphalées peuvent avoir une origine iatrogène par… abus d’antimigraineux.
Il est bon de souligner, surtout en hiver, que les narines ne doivent pas être encombrées pour que le spray antimigraineux soit efficace : Mme F. se mouchera avant utilisation en cas de rhinorrhée (jamais après !) ; si du liquide coule des narines après pulvérisation, il faut l’inspirer.
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