Questions sur ordonnance

Mme Julienne T., 81 ans, 63 kg

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Publié le 18/04/2016
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Louis, le fils de Mme T., vient chercher les pansements prescrits par le médecin pour une plaie apparue au-dessus de la malléole gauche de sa mère, à un endroit où elle s’est légèrement blessée quelques jours auparavant en se cognant à un pied de meuble. Il s’agit d’un ulcère variqueux (donc d’origine veineuse) avec lésion nécrotique sèche : le Doppler a montré qu’il n’y a pas de caillot obstructif. La lésion n’est ni tuméfiée, ni chaude, ni douloureuse : elle n’est pas surinfectée Les soins, durant plusieurs semaines en général, seront réalisés par une infirmière à domicile.

Quels principes actifs ?

Le sérum physiologique sert à nettoyer la plaie, de la débarrasser des débris et bactéries. Elle est ensuite séchée délicatement grâce aux compresses.

Le gel Purilon favorise la détersion autolytique de la nécrose : il hydrate les tissus nécrotiques et absorbe les exsudats.

Le gel est recouvert de Comfeel Plus Transparent qui permet de suivre l’évolution de la lésion. Ce pansement semi-perméable épouse le relief de la plaie et autorise les mouvements. Il sera assuré par une contention élastique qui participera à la réduction de l’œdème et à l’amélioration du retour veineux.

Le Daflon, un veinotonique, vise à réduire l’insuffisance veineuse.

Le paracétamol (Dafalgan) est prescrit pour ses propriétés antalgiques – mais Mme T. ne ressent pas de douleur.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Cette ordonnance correspond au stade actuel de l’ulcère. Le médecin adaptera le traitement à l’évolution de la plaie : il prescrira notamment, dès que la lésion sera devenue fibrineuse, un pansement hydrocellulaire type Biatain.

Daflon est prescrit temporairement à une posologie forte, mais usuelle dans cette situation.

Votre conseil

Mme T. pourra prendre des douches avec son pansement. Elle conservera une alimentation diversifiée et de qualité : des apports en protéines favoriseront la cicatrisation (si besoin, le médecin sera amené à prescrire une supplémentation nutritive ou un médicament améliorant l’appétit, tel le Cétornan).

La jambe lésée sera surélevée d’une dizaine de centimètres au repos (assis comme couché). Enfin, la patiente pratiquera une activité physique régulière pour mobiliser les jambes : l’idéal sera de marcher brièvement plusieurs fois chaque jour, durant environ 15 minutes, accompagnée de son aide à domicile ou de ses enfants.

L’accentuation des mouvements de chevilles améliorera la circulation locale, dynamisera le flux veineux et contribuera à prévenir efficacement la récidive ulcéreuse - très fréquente -. La patiente évitera toute exposition à la chaleur et, de même, de croiser les jambes.

Le médecin a évoqué, lorsque la cicatrisation sera acquise, la nécessité de porter en permanence des bas de contention pour améliorer le retour veineux.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3258