Multaq1 comprimé chaque matin
CoAprovel 300/12,51 comprimé le matin
Tahor 101 comprimé le soir
Quels principes actifs ?
La dronédarone (Multaq), un antiarythmique de structure proche de celle de l’amiodarone récemment commercialisé, qui bloque les canaux sodiques, potassiques et calciques lents. Il est dépourvu d’effets thyroïdiens (absence d’atome d’iode) ;
Le CoAprovel, associant un antagoniste de l’angiotensine II (l’irbésartan) à un diurétique de l’anse (l’hydrochlorothiazide), est un anti-hypertenseur ;
Le Tahor (atorvastatine) est une statine indiquée ans l’hypercholestérolémie ainsi que pour réduire les événements coronaires chez les patients à risque ;
Par ailleurs, vous savez donc que Monsieur P. prend régulièrement du Ludiomil, un antidépresseur apparenté aux tricycliques (maprotiline, 75 mg/j) et du Tranxène, un anxiolytique de la famille des benzodiazépines (clorazépate, 2x10 mg/j).
Y a t-il des insuffisances et des interactions ?
La dépression de Monsieur P. n’a pas été traitée pendant son hospitalisation, et ce d’autant plus que l’état psychique du patient n’est pas inquiétant : le traitement antidépresseur a été instauré il y a plus de six mois et le patient est désormais en phase de consolidation. Il n’a pas parlé au cardiologue de ses troubles de l’humeur. Suspectant un risque de survenue de torsades de pointes si Monsieur P. décide, une fois de retour à domicile, de poursuivre son traitement, vous déconseillez fortement la prise de l’antidépresseur et invitez votre client à consulter sans tarder son médecin pour apprécier cette situation nouvelle.
Et les posologies ?
La posologie de Multaq est erronée : elle doit être de 400 mg matin et soir. Il n’y a pas lieu de faire une adaptation posologique spécifique chez ce patient qui ne présente pas d’insuffisance rénale et/ou hépatique sévère.
Votre conseil
Monsieur P. est étonné que l’interne ait réduit la dose de Tahor (de 40 à 10 mg/j), médicament qu’il prend depuis plusieurs années. Vous expliquez que cette diminution réduit le risque d’interaction. La prise de Multaq doit avoir lieu pendant le repas. Il ne faut pas boire de jus de pamplemousse lors du traitement (des doses de 300 ml consommées trois fois par jour triplent l’exposition à la dronédarone). En cas d’oubli d’une dose, la dose suivante est prise à l’heure habituelle, sans être doublée.
L’administration de ce médicament, soumis à un plan européen de gestion des risques et à un suivi national de pharmacovigilance, impose un bilan hépatique préalable, puis chaque mois pendant 6 mois, à 9 et 12 mois, et régulièrement ensuite (cf. communiqué de Sanofi-Aventis du 21 janvier 2011). Le traitement est suspendu si un bilan révèle un taux d’ALAT supérieur à trois fois la normale. Monsieur P. doit signaler au médecin tout signe d’atteinte hépatique : douleur abdominale, anorexie, nausées, vomissements, fatigue, fièvre, urines foncées, démangeaisons, ictère…
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques