Nous l’avions déjà largement évoqué dans notre édition du 18 janvier dernier : le Tako-Tsubo, ou syndrome du cœur brisé, est parfois consécutif aux ruptures amoureuses et aux deuils. Nous rappelions alors que chez les hommes, et plus encore chez les femmes, les séparations s’accompagnent très souvent d’un stress émotionnel aigu potentiellement nuisible à la santé cardiaque.
La Fédération Française de Cardiologie (FFC) émettait même à ce sujet une très sérieuse mise en garde : « Les effets du stress émotionnel peuvent déclencher le syndrome du cœur brisé et provoquer des symptômes graves, proches de l’infarctus. »
Mais des chercheurs de l’hôpital universitaire de Zurich (Suisse) viennent de démontrer qu’une joie ou un bonheur intense seraient susceptibles de provoquer les mêmes effets. Ils ont en effet découvert que, dans de rares cas, les effets sévères sur le muscle cardiaque d’une tristesse profonde peuvent aussi se produire lorsqu’on est trop heureux. Ils ont baptisé cette variante du Tako-Tsubo, le syndrome du « cœur heureux ».
Les chercheurs ont analysé les dossiers de 485 patients touchés par le syndrome de Tako-Tsubo, et découvert que 4 % des cas (20 patients) avaient été déclenchés par des événements très joyeux. Leurs résultats sont parus dans le journal de la société européenne de cardiologie, « The European Heart Journal ».
« Nous avons montré que les déclencheurs du syndrome peuvent être plus variés qu’on ne le croyait (...) Le syndrome peut être précédé également par des émotions positives », a indiqué le Dr Jelena Ghadri, cosignataire de l’étude.
L’étude rapporte que les 20 cas où des émotions positives avaient déclenché le syndrome étaient survenus lors du mariage d’un fils, de la victoire de son équipe sportive favorite, d’une fête d’anniversaire ou encore de la naissance pour un grand-parent d’un petit-fils.
Conclusion en forme de conseil des chercheurs : « les cliniciens doivent être conscients que les patients arrivant aux urgences avec des signes de crise cardiaque, après une émotion ou un événement heureux, peuvent aussi souffrir de Tako-Tsubo, tout autant qu’un patient se présentant après un événement émotionnel négatif. » Autrement dit, le bonheur aussi peut tuer…
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