Près d’un tiers des femmes greffées du rein sous mycophénolate ignore la tératogénicité du mycophénolate. Quant au formulaire d’accord de soins, il n’est quasiment jamais donné par le médecin lors de la prescription, ni demandé par le pharmacien lors de la délivrance.
Depuis le 30 septembre 2016, les femmes greffées en âge de procréer doivent, pour que le pharmacien leur délivre leur traitement de Cellcept ou de Myfortic, lui présenter tous les six mois un formulaire d’accord de soins, signé par elles et leur médecin, dans lequel elles s’engagent notamment à utiliser une double contraception pendant toute la durée de leur traitement. Or cette obligation d'accord de soins ne semble pas du tout fonctionner dans la vraie vie, comme le montre une enquête en ligne réalisée par l’association de patients Renaloo. Au total, 99 femmes en âge de procréer sous mycophénolate y ont participé. Près d’un tiers d’entre elles ignore que le mycophénolate est tératogène. De plus, l’obligation d’accord de soins est très peu appliquée : seulement 6 % des femmes ont dû présenter le formulaire pour obtenir leur médicament et seulement 12 % indiquent que leur néphrologue leur a remis le formulaire.
Par ailleurs, l’étude de Renaloo relève que le dispositif d’accord de soins est très mal perçu des patientes. En effet, l'engagement de double contraception durant le traitement leur apparaît comme une « contrainte inutile » et « exagérée », étant donné la très bonne efficacité des contraceptifs aujourd’hui. D’ailleurs, plus de 90 % des participantes déclarent ne pas avoir l’intention de modifier leur contraception en raison de ce dispositif, que plusieurs d’entre elles estiment « uniquement destiné à dégager la responsabilité des laboratoires ».
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