TOUS LES CINQ ANS, l’European Resuscitation Council (ERC) publie une révision des recommandations en RCP fondée sur les données scientifiques récentes. Les recommandations de base de la RCP chez l’adulte s’adressent aux témoins d’un arrêt cardiaque. Les principales modifications concernent les points suivants.
– Les compressions thoraciques, privilégiées. Immédiatement mises en route (pas de respiration normale, voir ci-dessous), elles doivent être de qualité (profondeur de 5 à 6 cm), effectuées à un rythme de 100 à 120 par minute, « soit en pratique 2 compressions par seconde, aussi fortes que possible », résume le Dr P. Cassan (urgentiste, conseiller national de la Croix-Rouge française). Elles sont interrompues le moins possible (quelques secondes pour le choc électrique) : on ne vérifie plus la présence d’un pouls et après le choc électrique on reprend les compressions sans délai.
Il est maintenant recommandé de continuer les compressions thoraciques autant que possible lors de la mise en place du défibrillateur automatisé externe (DAE). Pour cela, pendant que les électrodes sont appliquées sur le thorax, si un deuxième sauveteur est disponible, il continue le massage jusqu’au dernier moment, lorsque le défibrillateur ordonne de reculer pour l’analyse.
– La défibrillation et l’utilisation d’un DAE, prioritaires. Si possible (DEA disponible), le choc est effectué sans délai, les recommandations ne préconisent plus la RCP de 2 minutes avant de délivrer le premier choc.
– La ventilation. Les insufflations restent utiles chez l’enfant, les noyés et les autres arrêts cardiaques pour cause respiratoire. Elles doivent le moins possible interrompre la RCP (pas plus de
5 secondes pour 2 insufflations) ; le ratio compression-ventilation reste 30 :?2.
– Reconnaître un arrêt cardiaque. La victime ne répond pas et ne respire pas normalement (signe essentiel à transmettre aux secours). Les recommandations insistent sur l’identification des « gasps » (manière anormale, irrégulière et inefficace de respirer) perçus par les non-initiés comme une respiration et qui est en fait signe d’arrêt cardiaque et indication de RCP. On peut faciliter leur identification (notamment par téléphone) en évoquant « un poisson rouge hors du bocal », explique le Pr P. Carli (président du conseil français de RCP, directeur médical du SAMU de Paris).
Le Pr Carli souligne l’intérêt pronostique de l’hypothermie (externe et interne par perfusion de soluté froid) et du bilan cardiaque (coronarographie) en réanimation spécialisée.
Les nouvelles recommandations seront au programme lors du forum de l’Urgence à Lille les 15 et 16 décembre prochains.
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