DANS UN ÉDITORIAL du numéro du 5 janvier, « The Lancet » rappelle qu’à la date butoir du 31 décembre 2012, la poliomyélite n’avait toujours pas été éradiquée. Lancée il y a 24 ans, sous la direction en particulier de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), de l’UNICEF et des CDC (Centers for Disease Control and Prevention) américains, l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite a dû plusieurs fois repousser l’objectif d’élimination, prévue initialement pour 2000.
Cette fois, comme le rappelle « The Lancet », la lutte contre le poliovirus se heurte aux violences contre les équipes de vaccinateurs en Pakistan. La mort, il y a deux semaines, de 9 vaccinateurs lors d’attaques ciblées avait conduit les autorités pakistanaises à interrompre la campagne nationale de vaccination. Le 1er janvier 2013, six femmes et un homme employés d’une ONG associée à cette campagne ont été abattus dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, l’une des régions les plus touchées, regroupant plus de 40 % des cas recensés dans le pays. La plupart des personnes tuées sont des femmes – la plus jeune avait 17 ans –, elles seules pouvant entrer dans chaque maison, parler aux mères et vacciner les enfants.
Contexte de méfiance.
Ces attaques surviennent dans un contexte de méfiance décuplée depuis l’affaire Shakeel Afridi, ce médecin condamné pour avoir participé à une fausse campagne de vaccination contre l’hépatite organisée par la CIA en 2011 afin de s’assurer de la présence d’Oussama Ben Laden à Abbottabad (nord-ouest).
Le Pakistan est, avec l’Afghanistan et le Nigeria, l’un des trois seuls pays d’endémie de la poliomyélite. Ces événements mettent en péril la lutte contre la maladie, s’alarme « The Lancet », en particulier du fait des frontières communes entre le Pakistan et l’Afghanistan.
Les autorités pakistanaises ont décidé de substituer aux grandes campagnes de masse des minicampagnes localisées, sous la protection des forces de l’ordre, paramilitaires et policiers. « Nous devions lancer une campagne le 14 janvier, mais nous n’avons pas eu le feu vert pour la sécurité. Nous avons donc changé notre programme afin de vacciner par phase, en commençant par les districts à plus haut risque », a par exemple expliqué à l’AFP Janbaz Afridi, chef de la campagne de vaccination au Khyber Pakhtunkhwa.
Dans son éditorial, « The Lancet » prévient : « Bien plus que la sécurité des travailleurs de santé, il est impératif de comprendre ce qui se cache derrière les attaques et d’y répondre - gagner la confiance de la population, aller au-delà du simple agenda de la polio, intégrer le vaccin contre le poliovirus dans les programmes de vaccination de routine. »
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