SI LA PRISE en charge de l’infertilité s’est longtemps focalisée sur l’âge tardif de la femme, on sait aujourd’hui que l’horloge biologique tourne aussi pour les hommes. La concentration en spermatozoïdes dans le sperme diminue au fur et à mesure des années, mais l’âge n’est pas le seul facteur en cause. L’origine masculine de l’infertilité est presque toujours marquée par une anomalie du spermogramme ou des dysfonctions sexuelles. Malgré une recherche étiologique approfondie, 25 % des causes d’infertilité masculine restent d’origine inconnue. D’après des études récentes, l’explication environnementale de l’infertilité dans le couple devient de plus en plus une réalité. Une mauvaise hygiène de vie (tabac, alcool, surpoids ou au contraire insuffisance pondérale, pollution et stress) a un impact négatif. Chez la femme, le stress oxydatif influerait sur toutes les étapes de la chaîne de reproduction y compris l’implantation de l’embryon et le développement embryonnaire.
Chez l’homme, les radicaux libres sont produits par les spermatozoïdes et les leucocytes dans le sperme mais leurs conséquences sont sous-estimées. Un excès de stress oxydatif endommage l’intégrité du génome paternel transmis à la descendance. L’alimentation est aussi un facteur majeur influençant aussi bien la fertilité que la conception. Certains composants nutritionnels sont impliqués dans la diminution de la qualité du sperme et/ou dans l’altération de la fécondité. La bonne santé paternelle, avant même la conception, peut véritablement impacter le déroulement de la grossesse et la santé du futur enfant.
Les donneurs et les activateurs de méthyle.
Les découvertes de ces dernières années mettent en lumière le rôle de l’épigénétique. Ce processus permet à l’organisme de s’adapter favorablement aux facteurs de l’environnement. Il ne modifie pas la séquence des gènes mais leur mode d’expression, par un mécanisme particulier : la méthylation de l’ADN, c’est-à-dire l’adjonction de petites molécules, les méthyles, directement sur l’ADN. Ces groupes fonctionnent comme des interrupteurs qui ont le pouvoir de mettre nos gènes en mode « off », c’est-à-dire de les empêcher ou pas de s’exprimer. C’est au moment de la gamétogenèse et de la fécondation que s’installent les marques épigénétiques. Elles jouent un rôle déterminant dans la programmation fœtale des maladies métaboliques et le risque ou non de développer diverses pathologies à l’âge adulte. Les semaines qui entourent la conception constituent un moment privilégié où les apports en donneurs de méthyle doivent être favorisés. La santé du futur adulte en dépend car la mémoire de l’induction épigénétique va perdurer tout au long de sa vie. S’il est difficile d’agir sur le code génétique, il est possible de modifier l’expression des gènes ainsi que celle de la descendance en optimisant le capital méthyle par l’alimentation.
Plusieurs micronutriments méritent un intérêt particulier : les donneurs de méthyle sont des protéines alimentaires contenant de la bétaïne, des folates et des vitamines B12, B6. À cela s’ajoutent les activateurs de méthyle : méthionine, vitamine B2, zinc, choline. D’autres micronutriments comme le zinc, le sélénium, le coenzyme Q10, la carnitine ont un intérêt pour améliorer les paramètres du spermogramme et les défenses antioxydantes du liquide séminal. Tous ces arguments plaident en faveur d’un accompagnement nutritionnel de l’homme dès le désir d’enfant, et/ou d’une supplémentation chez les hommes infertiles. Ainsi le groupe Pileje propose Androbiane Conception en sachet, un complément alimentaire multivitaminé pour permettre au futur père de mettre toutes les chances de procréation de son côté.
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