La résistance du parasite Plasmodium falciparum à l’artémisinine, principal antipaludéen, se limite à l'Asie du sud est et ne touche pas l'Afrique subsaharienne comme on le redoutait, selon l’étude Karma, publiée dans la revue « New England Journal of Medicine ». Pour établir ce fait, les chercheurs de l’Institut Pasteur de Paris et du Cambodge ont étudié les mutations du gène K13 (certaines de ces mutations ayant été identifiées, en 2014, comme déterminant majeur de la résistance à l’artémisinine) dans plus de 14 000 échantillons sanguins de patients infectés, qui provenaient de 59 pays où le paludisme est endémique (72 % venaient d'Afrique, 19 % d'Asie, 8 % d'Amérique latine et 1 % d'Océanie). Tous les échantillons ont été prélevés après 2012, ce qui permet d'avoir une bonne idée de la situation réelle de la résistance.
À partir de l’analyse de ces prélèvements, les chercheurs ont établi une cartographie des résistances qui a donc permis, pour le moment, d'écarter l’Afrique subsaharienne des zones de résistances à l’artémisinine. En revanche, deux nouveaux foyers signant l’émergence de parasites résistants à l'antipaludéen ont été identifiés dans les régions « Cambodge-Vietnam-Laos » et « Myanmar-ouest de la Thaïlande-sud de la Chine ». « Grâce aux marqueurs moléculaires, nous avons désormais la possibilité de tracer la résistance aux antipaludiques à l’échelle mondiale et quasiment en temps réel. », se félicite Didier Ménard (Institut Pasteur du Cambodge), co-auteur de l’étude. « Nous devons impérativement utiliser cette technologie pour prendre le parasite de vitesse et empêcher les résistances à l’artémisine de se disséminer en Afrique. »
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