À la veille de la journée mondiale de lutte contre le paludisme qui se tient demain samedi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que cette maladie parasitaire est responsable de près de 600 000 morts par an sur 198 millions de cas diagnostiqués. Environ 90 % des cas sont situés en Afrique, où 437 000 enfants en meurent avant leurs 5 ans. Or seulement un enfant africain sur cinq touchés par le paludisme a bénéficié d’un traitement. De même, 15 millions de femmes enceintes n’ont reçu aucune dose recommandée pour prévenir la maladie et 278 millions d’Africains ne disposent d’aucune moustiquaire traitée avec des insecticides. Dans ce contexte, l’OMS fait part « d’un besoin urgent d’augmenter les mesures de prévention et d’améliorer les tests de diagnostic » et recommande la prise d’une combinaison de thérapies appelée ACT’S. En 2013, 392 millions de doses ont été distribuées, contre seulement 11 millions en 2005. L’OMS a élaboré un nouveau plan de lutte contre le paludisme pour 2016-2020, qu’elle présentera lors de son assemblée générale en mai.
Mais l’espoir d’éradiquer un jour cette maladie repose aussi sur la mise au point d’un vaccin. Attendu depuis longtemps, il pourrait voir bientôt le jour. En effet, la revue médicale « The Lancet » a publié aujourd’hui une vaste étude sur un vaccin expérimental, le plus avancé contre le paludisme, actuellement en phase 3 d’essais cliniques. C’est le seul vaccin antipaludique à atteindre ce stade de développement. L’étude montre qu’il offre une protection limitée aux jeunes enfants, et moindre pour les bébés, mais permettrait néanmoins de protéger des millions d’enfants exposés au parasite. Baptisé RTS,S par son fabricant, le britannique GSK, son efficacité reste modeste et décroît avec le temps, mais l’injection de rappel permet de restaurer un peu de l’immunité perdue après la première série d’injections effectuée au cours des trois premiers mois de vie. Les enfants ayant reçu un rappel voient le nombre de simples épisodes cliniques de paludisme après 4 ans chuter de 36 % et la protection globale contre les formes les plus graves était de 32 %. Pour les chercheurs, « nous avons enfin un vaccin contre le paludisme qui marche – mais il ne marche pas aussi bien que l’on espérait au départ ».
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