Si le monde est désormais mieux armé, une pandémie de type grippe espagnole - qui a fait 40 millions de morts en 1918-1919 - survenant aujourd'hui pourrait coûter la vie à 147 millions de personnes.
Dans une étude intitulée « Retour vers le futur : les leçons de la pandémie grippale de 1918 » publiée dans la revue « Frontiers in Cellular and Infection Microbiology », des chercheurs ont passé en revue les facteurs viraux, génétiques et immunitaires qui ont contribué à la sévérité de la grippe espagnole (lire notre article « abonné »). Souhaitant se servir de l'expérience passée pour être mieux préparé face à une nouvelle pandémie grippale, les auteurs se sont aussi penchés sur « la spectaculaire augmentation, au cours de la dernière décennie, du nombre de souches virales à grippe sévère issues de réservoirs animaux » capables de contaminer l'homme. L'étude souligne les différences notables entre 1918 et aujourd'hui, en termes de recherche scientifique et de contrôle des maladies infectieuses. Les progrès sont immenses : antibiotiques, hygiène, politiques de santé, vaccins et traitements, etc.
Néanmoins, les chercheurs soulignent que « le changement climatique va affecter les réservoirs de virus et les schémas de migration des oiseaux, étendant la maladie à de nouvelles zones et à des espèces d'oiseaux plus nombreuses ». La malnutrition, très présente il y a 100 ans et particulièrement en période de guerre, n'a pas disparu aujourd'hui et pourrait être amplifiée par l'effet du changement climatique sur les récoltes. À cela s'ajoutent désormais des défis propres à notre époque : résistance aux antibiotiques (lire notre article « abonné »), vieillissement de la population mondiale, augmentation importante du nombre de malades chroniques (obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, asthme, BPCO) et de personnes immunodéprimées, attitude de défiance vis-à-vis de la vaccination…
En conclusion, l'étude indique qu'il est impossible de prédire quelles seront les souches virales de la grippe responsable de la prochaine pandémie. Néanmoins, les chercheurs portent une attention particulière sur la hausse du nombre d'infections humaines causées par le virus aviaire H7N9 et sur le taux de mortalité humaine d'environ 40 % qu'il entraîne. Comme lors de précédentes pandémies, le virus H7N9 est déjà à l'origine de plusieurs vagues d'infections et semble particulièrement adaptable à l'hôte humain. Il n'a cependant pas encore montré sa capacité de transmission d'homme à homme. Cent ans après la grippe espagnole, la menace pandémique n'a jamais été aussi présente (lire notre article « abonné »).
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