Papillomavirus : et si on vaccinait les garçons ?

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Publié le 07/06/2018
Vaccination

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Crédit photo : Phanie

La Commission technique des vaccinations (CTV) de la Haute Autorité de santé (HAS), chargée d'élaborer les recommandations vaccinales, se pose actuellement la question de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) pour les garçons.

Le vaccin anti-HPV est recommandé, en France, pour toutes les filles entre 11 et 14 ans, avec la possibilité d'un rattrapage entre 15 et 19 ans. Il est aussi recommandé pour les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. Mais pas pour les autres garçons. Or, remarque le Pr Élisabeth Bouvet, présidente de la CTV, « un certain nombre de pays appliquent un programme de vaccination pour les garçons et les filles » et le « virus circule entre les garçons et les filles », ce qui « nous incite à nous reposer la question de la vaccination HPV chez les garçons ». Aucun calendrier n'a été fixé quant à une prise de décision.

En 2016, une étude américaine avait montré que les hommes étaient deux fois plus touchés que les femmes par le cancer de la gorge et de la bouche lié à une infection par un papillomavirus à la suite de rapports sexuels bucco-génitaux. Le vaccin HPV est d'ailleurs recommandé chez les garçons aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Autriche…

En outre, la CTV note que la couverture vaccinale chez les filles, de moins de 20 %, est insuffisante malgré la recommandation du vaccin, le Plan cancer 2014-2019 ayant fixé un objectif de 60 %. Le Pr Bouvet souligne : « Peut-être que si on propose un schéma de vaccination différent (impliquant aussi les garçons), l'acceptabilité du vaccin sera supérieure ». Le précédent Comité technique des vaccinations du Haut Conseil de santé publique (HCSP), remplacé en mars 2017 par la CTV de la HAS, avait jugé en 2016 que seule l'augmentation vaccinale des filles était prioritaire, la vaccination des garçons « selon des modalités comparables à celles des filles, n'est pas pertinente d'un point de vue de santé publique ».

Avec l'AFP.


Source : lequotidiendupharmacien.fr