PAR NICOLAS TOURNEUR

Publié le 16/02/2009

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Monsieur G., dépressif depuis le décès de son épouse, vit seul, mais pas isolé dans la mesure où ses enfants sont proches. C’est son fils, Jean-Pierre, qui vient chercher les médicaments prescrits par le médecin de famille.

Questions sur ordonnance

1) Glucophage 500 mg 1 cp matin, midi et soir

2) Séroplex 10 mg ½ cp le matin pendant une semaine puis 1 cp pendant 3 semaines

3) Stilnox ½ juste au moment du coucher pendant 2 semaines

Consultation dans un mois.

Quels principes actifs ?

Le Séroplex a pour principe actif l’escitalopram, énantiomère actif du citalopram (Séropram). Il s’agit d’un antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine (IRS).

Le Stilnox (Zolpidem), un hypnotique apparenté aux benzodiazépines, bénéficie d’une meilleure tolérance respiratoire que les BZD. Il est prescrit temporairement pour limiter l’insomnie matinale dont se plaint Monsieur G.

Le Glucophage (metformine) est un antidiabétique oral, prescrit depuis plusieurs années à Monsieur G. en monothérapie dans le cadre du contrôle d’un diabète de type II.

Y a-t-il des insuffisances et des interactions ?

Non. Le médecin a pensé à introduire progressivement le traitement antidépresseur. Il n’y a pas d’interactions entre les médicaments.

Et la posologie ?

S’il convient de prescrire avec prudence chez un sujet âgé, mais il ne faut pas sous-doser l’antidépresseur. La prescription d’escitalopram, graduée, est correcte : elle sera revue à la baisse ou, moins volontiers, à la hausse selon l’évolution de la maladie, au terme d’un mois d’observation (l’efficacité clinique d’un traitement antidépresseur n’est manifeste qu’au terme de 4 à 8 semaines de traitement correctement suivi).

Votre conseil ?

Les IRS constituent un traitement de première ligne de la dépression chez le sujet âgé. Ils bénéficient tous d’une bonne tolérance et n’exposent pas à des risques d’effets anticholinergiques comme les antidépresseurs tricycliques. Il faut toutefois rester prudent notamment quant à la survenue d’une éventuelle hyponatrémie accompagnée de signes de confusion mentale, ou d’un syndrome d’hypersérotoninergie dont les conséquences peuvent être sévères chez une personne âgée.

Vous expliquez au fils de Monsieur G. que le traitement antidépresseur sera poursuivi longtemps sur six à huit mois voire plus. Il doit veiller à ce que son père observe avec rigueur la prescription (d’où l’intérêt d’un schéma posologique simple et du recours à un semainier préparé par les enfants du patient).

De même, le Stilnox doit impérativement être pris une fois le patient couché, et non devant la télévision ou avant de se déshabiller pour se coucher : les risques de chute et de désorientation seraient trop importants.