Tramadol, poudre d’opium… Les opioïdes dits faibles, présentent le même risque addictif que les opioïdes forts. Ils n’ont rien à faire dans les armoires à pharmacie, souligne un article du « Flyer ».
Risques d’abus, de mésusage, d’addiction, crise des opiacés sur le continent américain… Face à ces risques, en France, les médecins rechignent à prescrire des opioïdes forts, en particulier dans les douleurs chroniques non cancéreuses. Pourtant, « il serait regrettable que la prise en charge de la douleur recule dans notre pays pour une crise dont les déterminants sont absents de la réalité hexagonale », peut-on lire dans un article co-publié dans le « Flyer » et la revue « Douleurs ». Curieusement, ces craintes sont beaucoup moins présentes avec les opioïdes faibles (tramadol, codéine, opium), auxquels la population française est beaucoup plus exposée. « Nous savons pourtant que ces derniers présentent les mêmes risques addictifs que les opioïdes forts, mais les médecins et les patients s’en méfient moins », avancent les auteurs.
Pour éviter toute dérive, des solutions sont avancées. Déjà, utiliser de façon optimale les médicaments non opioïdes, comme le paracétamol et l’ibuprofène. « Il paraît raisonnable, avant la prescription d’opioïdes faibles, d’essayer une posologie efficace et sûre de ces deux médicaments, qui vont jusqu’à 3 à 4 g par jour (1 g par prise) pour le paracétamol et 1 200 mg par jour (400 mg par prise) pour l’ibuprofène, même s’il vaut mieux démarrer le traitement en deçà. » Pour les auteurs, l’important est de veiller à « ne pas remplacer le paracétamol dans les armoires à pharmacie françaises par du tramadol ou des spécialités à base de poudre d’opium ». Car « l’une des raisons pour lesquelles l’épidémie d’addiction s’est installée aussi facilement aux États-Unis est que l’oxycodone a pris la place des antalgiques de premier recours dans les foyers ». Ensuite, il faudrait interdire les bonus basés sur les ventes aux représentants médicaux des laboratoires ayant des médicaments à risque d’abus, d’addiction ou de mésusage. Enfin, « il ne faut plus rembourser les ordonnances de fentanyl transmuqueux hors AMM », préconisent les auteurs. Rappelons que dans près de la moitié des cas, il est prescrit hors du champ des indications (dans les douleurs chroniques non cancéreuses, migraines, fibromyalgie, lombalgies chroniques, etc.).
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