« PAR RAPPORT à l’année dernière, nous sommes dans une dynamique positive, même s’il faut attendre la fin de la campagne », s’est réjoui le Pr Bruno Lina, président du GEIG. Au cours des six premières semaines de la campagne, lancée le 29 septembre et qui doit se terminer le 31 janvier 2012, 5,5 millions de personnes ont été vaccinées sur les 12 millions d’assurés invités à bénéficier gratuitement du vaccin contre la grippe saisonnière. De plus « nous n’avons pas noté l’essoufflement généralement observé au début de novembre, puisque 1,1 million de personnes ont été vaccinées au cours de la première semaine du mois », a précisé le Pr Lina.
La campagne de la saison dernière est considérée « comme un échec », avec une baisse de 20 % du nombre de personnes vaccinées. Parmi les personnes cibles, près d’un tiers des 65 ans et plus ne se sont pas fait vacciner alors qu’ils devraient l’être, de même que 65 % des moins de 65 ans présentant une affection longue durée, rappelle le GEIG. L’hiver dernier, seulement 27,6 % des professionnels de santé ont été vaccinés, une forte baisse par rapport à l’hiver 2009-2010, au cours duquel près de 34 % d’entre eux avaient bénéficié du vaccin. Cette année, dans les hôpitaux, de 26 à 28 % des personnels soignants ont déjà été vaccinés, soit un niveau égal à celui de l’an dernier alors que la campagne n’est pas terminée.
Regain d’intérêt.
Le regain observé touche donc toutes les catégories ciblées par la vaccination. « Le bon sens revient », souligne le Pr Lina. Les conséquences négatives de la campagne 2009-2010 de vaccination contre la grippe pandémique tendent, selon lui, à s’estomper. « L’année dernière, il manquait un moteur important, l’adhésion des médecins. Lorsque le médecin conseille la vaccination, le patient se vaccine », a-t-il ajouté.
Le vaccin « reste le moyen le plus efficace pour se protéger contre la grippe et protéger son entourage », insiste Le GEIG. Son efficacité contre la survenue des formes graves est de 72 % pour les patients à risque. Utilisé depuis maintenant 40 ans, il a permis de diviser par près de 10 le taux de mortalité chez les personnes âgées.
Pour l’heure, la situation épidémique en France métropolitaine est calme, avec une circulation du virus nettement au-dessous du seuil épidémique. Des virus de type A ont été isolés de façon sporadique, des virus A(H1N1) 2009 et A(H3N2). La plupart des cas observés sont des cas d’importation détectés chez des personnes rentrant d’un voyage dans l’hémisphère Sud ou dans des zones intertropicales.
Dans l’hémisphère sud, l’épidémie est terminée ou en voie de l’être. Cette année, l’épidémie a commencé plus tôt que d’habitude et a été d’intensité modérée. Les virus prédominants ne sont pas les mêmes selon les pays : A(H3N2) dans certains pays d’Amérique et d’Asie, B en Afrique, A(H1N1) 2009 en Australie. À La Réunion, où l’épidémie est terminée, l’ampleur a été faible, avec un pic en juillet, une circulation essentiellement du virus A(H3N2) et pas de virus A(H1N1). « Tous les virus ont circulé dans l’hémisphère Sud, on ne peut pas prévoir celui qui sera prédominant au Nord », a précisé le Dr Vincent Enouf du Centre national de référence de la grippe à l’Institut Pasteur. L’épidémie dans l’hémisphère Sud a été marquée par l’apparition d’un virus réassortant A(H3N2) d’origine porcine, identifié pour la première fois en Indiana (États-Unis) à la mi-août 2011. Il s’agit d’un virus porcin H3N1 recombiné avec le gène M d’un virus pandémique A(H1N1) 2009. À ce jour, 7 cas, dont 6 chez des enfants et 1?chez l’adulte ont été enregistrés aux États-Unis. « Il s’agit de cas d’infection bénigne », selon le Dr Enouf, des cas de transmission de grippe porcine sans transmission interhumaine.
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