LE CALENDRIER 2011 sera le dernier du CTV (Comité technique des vaccinations) présidé par le pédiatre Daniel Floret et mis en place en 2007 (voir encadré). Il comporte peu d’innovations par rapport à celui de 2010 ; les principales concernent les vaccinations contre la grippe saisonnière, contre les infections invasives à méningocoques, contre les infections à papillomavirus (HPV) et la rougeole.
Fièvre jaune. Une recommandation concerne la Guyane, où la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire pour les résidents : « La publication récente de deux cas d’encéphalite liés au virus vaccinal de la fièvre jaune transmis d’une mère vaccinée à son enfant durant l’allaitement a conduit à recommander de différer en dehors de situations épidémiques la vaccination contre la fièvre jaune d’une femme qui allaite avant que l’enfant nait atteint 6 mois », note le Pr Floret.
Rougeole. La principale modification concerne la rougeole qui, depuis trois ans, reste une priorité. « Alors que plus de 7 000 cas ont été déclarés depuis le début de l’épidémie en France en 2008, plus 5 000 l’ont été pour la seule année 2010 », indique le Pr Floret, qui indique qu’un cinquième décès d’un adulte vient aussi d’être enregistré. La quasi-totalité des cas (96 %) ne sont pas vaccinés ou n’ont reçu qu’une dose de vaccin (12 %). Les personnes de plus de 20 ans représentent désormais 38 % des cas déclarés alors que, parallèlement, le pourcentage des nourrissons de moins de moins de 1 an augmente, avec 8 % de cas déclarés. « Ces tranches d’âge sont celles où la rougeole est la plus grave : 38 % des nourrissons hospitalisés et 46 % des adultes », rappelle le président du CTV. « La proportion des sujets réceptifs dans la tranche d’âge 20-30 ans (8 %), le pourcentage élevé (22 %) de cas déclarés dans cette tranche d’âge chez les sujets ayant reçu une dose de vaccin ont amené à recommander que, désormais tous les sujets nés depuis 1980 reçoivent deux doses de vaccin », poursuit-il.
Par ailleurs, la recommandation vaccinale des professionnels de santé (deux doses pour les personnes nées après 1980 ; une dose pour celles nées avant 1980) a été étendue aux professionnels de la petite enfance, en raison des épidémies de rougeole actuellement observées dans les crèches. À noter que, dans le cadre d’une vaccination des professionnels de santé, une sérologie préalable n’est plus considérée comme indispensable chez les personnes dont les antécédents de rougeole ou de vaccination sont incertains.
« Faute d’une réelle volonté de mettre en place les mesures de rattrapage, notamment autour des cas, l’épidémie se poursuivra », insiste le Pr Floret. L’avis du Comité technique des vaccinations rappelle l’importance des mesures vaccinales prévues en situations de cas groupés, mesures qui doivent être systématiquement proposées et effectuées au sein des collectivités de vie.
Grippe saisonnière. La liste des personnes, y compris les enfants à partir de l’âge de 6 mois et les femmes enceintes, concernées par la vaccination contre la grippe saisonnière du fait d’une pathologie sous-jacente, a été revue afin qu’elle se superpose à la liste des personnes présentant une affection longue durée (ALD) à qui l’assurance-maladie envoie un bon de vaccination. En plus des personnes âgées de plus de 65 ans, la vaccination doit être proposée aux personnes atteintes de maladies coronariennes, de troubles du rythme graves justifiant un traitement au long cours ou ayant des antécédents d’accidents vasculaires cérébraux. Il est rappelé que les recommandations peuvent évoluer en fonction des données épidémiologiques.
Méningites de sérogroupe non B. L’introduction de la vaccination systématique contre les infections
invasives à méningocoque C a constitué l’une des nouveautés du calendrier précédent. Les recommandations restent inchangées :
une dose pour tous les nourrissons âgés de 12 à 24 mois et en rattrapage, pour une période transitoire jusqu’à la création d’une immunité de groupe, jusqu’à l’âge de 24 ans révolus. La mise sur le marché d’un vaccin tétravalent ACYW135 a conduit à en préciser la place : il est recommandé préférentiellement au vaccin tétravalent non conjugué chez les personnes, à partir de l’âge de 2 ans, ayant des facteurs favorisant la survenue d’infections invasives à méningocoque : porteuse d’un déficit en fraction terminale du complément ; recevant un traitement anti-C5A ; porteuse d’un déficit en properdine ; ayant une asplénie anatomique ou fonctionnelle.
Infections à papillomavirus. Le calendrier vaccinal 2011 marque la fin de la recommandation préférentielle du vaccin quadrivalent (Gardasil) par rapport au vaccin bivalent (Cervarix) pour la vaccination contre l’infection à papillomavirus des jeunes filles âgées de 14 ans. « Au moment où le Cervarix a obtenu son autorisation de mise sur le marché, il a semblé au comité que le dossier était incomplet. Les nouvelles données qui nous ont été transmises ont permis de lever les réserves », précise au « Quotidien » le Pr Floret. Les recommandations précisent que la vaccination ne se substitue pas au dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus par le frottis cervico-utérin.
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