Pollution industrielle : les habitants de l'étang de Berre davantage malades

Publié le 15/02/2017

Etang de Berre
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À Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, deux villes au bord de l’étang de Berre, une zone très industrielle, les habitants souffrent davantage d'asthme, de diabète ou de cancer que la population française.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a interrogé 816 personnes habitant dans la zone de l'étang de Berre sur leur état de santé, lors d’une étude baptisée Fos Epesal. Ces personnes sont particulièrement exposées à la pollution générée par les activités de cette zone industrielle qui est l'une des plus importantes d'Europe.

Dans l'étude, 63 % de la population interrogée rapporte au moins une maladie chronique (un asthme ou une autre maladie respiratoire, une allergie respiratoire autre qu'au pollen, une affection dermatologique, un cancer, une maladie auto-immune, une maladie endocrinienne et/ou un diabète), contre 36,6 % en France. Quant aux affections respiratoires chroniques seules, elles concernent 40 % des adultes, et un enfant sur quatre. L'élévation des cancers est aussi significative (10,5 % contre 6 % en France), notamment chez les femmes qui, à 14,5 %, ont, ou ont eu, un cancer, contre 5,4 % des femmes en France. Les diabètes de type 1 et 2 sont présents chez deux fois plus de personnes (11,6 % contre 6 % dans le reste de l'Hexagone). « Les maladies chroniques et symptômes aigus constituent donc une expérience de santé commune et partagée au sein de la population des deux villes, bien que la plupart des répondants jugent leur santé générale comme excellente ou bonne », conclut l'étude.

Dans le passé, des études menées dans la région de l'étang de Berre ont montré une surmortalité liée aux maladies respiratoires. Une étude menée par l'Institut de veille sanitaire (InVS) entre 2004 et 2007 a notamment révélé que les pathologies cardiovasculaires, les cancers des poumons, de la plèvre et de la vessie, comme les leucémies aiguës, sont significativement plus élevés chez les hommes vivant autour de l'étang de Berre.