LA LUTTE contre le cancer ne se limite plus aux seuls traitements ; la qualité de vie est une préoccupation croissante des équipes médicales. Les soins de support répondent à des besoins qui peuvent survenir pendant la maladie et lors de ses suites, et qui concernent principalement la prise en compte de la douleur, de la fatigue, les problèmes nutritionnels, les troubles digestifs, respiratoires, génito-urinaires… Ils concernent aussi les difficultés sociales. Ils proposent donc une approche globale du patient.
Sous l’impulsion du premier plan Cancer, les soins oncologiques de support se sont développés en France. Leur importance vient d’être rappelée dans le troisième plan Cancer 2014-2019 et de récentes études ont apporté de nouvelles preuves scientifiques mettant en avant l’efficacité de la double prise en charge : soins spécifiques du cancer et soins oncologiques de support. « Les soins de support permettent une survie plus longue (+ 25 % dans une étude dans le cancer du poumon métastatique), une meilleure qualité de vie, et moins de symptômes dépressifs. Et cela ne coûte pas plus cher », souligne le Dr Florian Scotté (oncologue médical, Paris). Ils pourraient même permettre de faire des économies en évitant les coûts des effets indésirables des traitements.
Si les soins de support sont emblématiques d’une exigence accrue de coordination entre professionnels et d’une meilleure articulation avec la médecine de ville, cela implique pour les patients, un accès facilité aux informations et à ces soins sur l’ensemble du territoire. Dans ce contexte, le dernier Baromètre 2013 de l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS) a bien montré le rôle très important du pharmacien d’officine : en ville, dans 52 % des cas, c’est le pharmacien qui parle au patient des soins de support. « Le traitement du cancer aujourd’hui se fait essentiellement en ville et la coordination ville-hôpital est essentielle », rappelle le Pr Yvan Krakowski (oncologue médical, président de l’AFSOS).
Cependant l’offre en soins de support est encore trop confinée aux centres spécialisés et, faute de places suffisantes, l’égalité des soins reste à conquérir. « Il n’y a pas encore d’organisation transversale des soins de support dans tous les établissements et il existe un problème de financement », explique le Dr Maxime Cauterman (conseiller médical auprès de la Fédération hospitalière de France).
Pfizer et l’AFSOS ont décidé d’unir leurs forces afin de permettre une diffusion large et égalitaire des soins de support en accompagnant tous les acteurs de la prise en charge et en éclairant les patients. Ce partenariat se concrétisera avec le lancement d’un site Internet autour des soins de support.
3 questions à…
Françoise Amouroux
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