L’OBJECTIF principal de l’étude de phase I qui est engagée aux États-Unis est de vérifier la sécurité et la tolérance d’une administration de cellules dites GRNOPC1 chez des patients ayant une lésion de la moelle épinière au niveau thoracique (de T3 à T10). Le protocole thérapeutique est limité à la phase subaiguë, le traumatisme causal devant être intervenu entre 7 jours et 14 jours avant l’essai thérapeutique.
De plus (objectif secondaire), des examens physiques et neurologiques réalisés avant l’injection et pendant un an après devront évaluer les progrès dans la restauration des fonctions neurologiques absentes, telles que la sensibilité et la motricité des extrémités des membres inférieurs. Le suivi est prévu pour durer 15 ans.
L’homme traité, dans le cadre de cette première mondiale, a reçu plusieurs millions de cellules embryonnaires. Au moment de l’injection, une immunosuppression a été réalisée avec une faible dose de tacrolimus. Ses lésions de la moelle épinière sont de grade A (du ASIA Impairment Scale), correspondant à la plus grande sévérité, avec une perte complète de l’activité locomotrice et sensorielle. Les patients de grade A ne répondent pas aux traitements physiques.
Les études animales ont montré que les injections de GRNOPC1 sont inefficaces lorsqu’elles sont administrées plus de 3 mois après le traumatisme, empêchées par des phénomènes inflammatoires et de cicatrisation.
Au niveau du site lésionnel.
Le mélange cellulaire doit être injecté précisément au niveau du site lésionnel. Cela est possible grâce à un appareil mis au point par la société Geron permettant de positionner avec précision la seringue.
Les cellules GRNOPC1 testées forment une population de cellules vivantes contenant des précurseurs des oligodendrocytes, autrement dit des cellules progénitrices oligodendrogliales, dérivées de cellules SEh. Les oligodendrocytes sont choisis en raison de leurs fonctions physiologiques de production de myéline et de facteurs neurotrophiques responsables du bon fonctionnement des nerfs. La perte des oligodendrocytes, en raison de réactions locales dans les suites de la lésion de la moelle épinière, avec la perte de la myéline qui en résulte, participe pour beaucoup à la paralysie.
Lors des études précliniques, le GRNOPC1, lorsqu’il est injecté dans le site de la lésion de la moelle épinière de l’animal, migre et colonise l’intégralité du site lésionnel, donnant naissance à des oligodendrocytes adultes fonctionnels qui remyélinisent les axones et produisent les facteurs neurotrophiques. Sur un modèle animal de lésion de la moelle épinière, on a enregistré une amélioration de la fonction locomotrice. Comparativement aux groupes témoins, une variété de paramètres ont été améliorés par les GRNOPC1 : le contrôle locomoteur du membre inférieur, les mouvements de la patte y compris la rotation, la force. Un nombre accru d’axones est observé au voisinage de l’injection et la myéline est en quantité plus importante.
Les GRNOPC1, pour pouvoir entrer dans le cadre d’essais cliniques humains, ont subi des tests toxicologiques très poussés, informe-t-on chez Geron. L’un des principaux soucis est la formation de tératomes (croissance bénigne de cellules exogènes), qui sont formés à partir de cellules SEh indifférenciées contaminant la population des cellules thérapeutiques. Mais les essais chez les animaux ont démontré l’absence de formation de tératomes un an après l’injection des GRNOPC1.
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