« En novembre, c’est le mois du dépistage du diabète, avez-vous quelques minutes pour qu’on puisse mesurer votre taux de sucre dans le sang ? »
C’est en ces termes que Marlène Vandroux, titulaire à Saint-André-le-Gaz (Isère), a proposé à ses patients un dépistage gratuit du diabète, dans le cadre d’une opération organisée par le groupement Giphar, du 5 au 30 novembre 2018. « Nous avons ciblé préférentiellement les patients qui n’avaient pas de traitement de fond et qui n’allaient pas souvent consulter leur médecin traitant », précise la titulaire, qui a ainsi réalisé 276 dépistages sur le mois de novembre.
Au final, sur toute la France, le bilan est plus que positif : 13 660 dépistages (consistant en un questionnaire Findrisc et une mesure de glycémie) ont été réalisés tout au long du mois. « Avec 797 pharmacies ayant réalisé au moins un dépistage, c’est presque 60 % du réseau qui a participé à l’opération ! », se félicite Arthur Grenier, chef de projet métier chez Giphar. De plus, l'action ne s’est pas limitée à un simple dépistage : les patients chez qui un risque a été identifié ont été adressés au médecin ou suivis à l'officine. Ainsi, 873 patients ont été orientés vers leur médecin traitant suite à des résultats élevés au questionnaire Findrisc ou à des valeurs de glycémie au-dessus des normes (environ 6,4 % des personnes dépistées) et 3 218 personnes se sont vues proposer un suivi régulier de leur glycémie à la pharmacie (soit environ 24 % des personnes dépistées).
Protocole et une procédure de qualité
Mais en pratique, en quoi consistait le projet de Giphar ? « Les dépistages du diabète, d'une durée de 5 à 15 minutes, se composaient de deux parties : d’une part la réalisation du questionnaire Findrisc, qui était disponible sur la plateforme informatique du groupement, et que l’on pouvait remplir sur l’ordinateur ou sur tablette, détaille Arthur Grenier. Ensuite, le pharmacien demandait au patient à quelle heure il avait pris son dernier repas (afin d’éliminer les prises de glycémie dont le résultat pouvait être faussé par une prise alimentaire), puis l’accompagnait dans la mesure de sa glycémie. » L'opération Giphar a d'ailleurs été réalisée en partenariat avec le Laboratoire Roche Diabetes Care France, qui a mis à disposition du matériel pour effectuer ces tests (lecteurs de glycémie, bandelettes, autopiqueurs, lancettes…).
Pour mener à bien cette campagne, les pharmaciens Giphar se sont préparés en amont. Notamment, « plus de 500 adhérents ont suivi une formation complète au diabète », évoque Arthur Grenier. D’autres se sont formés directement en ligne, avec les outils mis à disposition sur la plateforme du groupement (Génius). Ensuite, avant de se lancer dans les dépistages, les pharmaciens ont rempli un protocole et une procédure de qualité. Tous les adhérents ont été invités à participer : les 1 350 points de vente du réseau ont ainsi reçu des outils pour communiquer sur la campagne diabète (vitrine prévention du diabète, documentations, etc.).
Retours positifs
Non seulement la campagne diabète a permis d’identifier des sujets à risque de diabète ou diabétiques, mais elle a également eu des répercussions très positives, en termes d’image, pour les pharmaciens. « Nous avons eu énormément de bons retours de la part des patients. Je pense même que cela a créé, avec certains que nous ne connaissions pas bien, une sorte de proximité. Je suis persuadé que ces journées de dépistage nous permettent de nous différencier et de fidéliser la patientèle », estime Xavier Reculeau, titulaire à Montaigu (Vendée), qui a réalisé 310 dépistages sur le mois. Un fait que confirme Fanny Blondelle, titulaire à Bertincourt (Pas-de-Calais), qui a réalisé 152 dépistages : « Je n’ai eu que des retours positifs de nos patients. Ils nous disent que maintenant nous leur proposons plein de choses, et c’est tant mieux vu le manque de médecins ! »
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