Quand un essai clinique sauve une vie

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Publié le 14/03/2016

Crédit photo : Phanie

Malgré le drame de Rennes et le décès d’un volontaire sain lors d’un essai clinique il y a tout juste deux mois, il faut garder à l’esprit que les progrès médicaux passent aussi par ce type d’étude. Philippe, 47 ans, de Bruxelles, a décidé de confier son histoire à la rédaction de RTL.be. En 2010, on lui découvre un cancer de la peau en phase avancée. Les tumeurs ne se situant pas sur des zones vitales, il subit plusieurs interventions mais, en 2013, c’est un cancer du cerveau qui est diagnostiqué. L’oncologue de Philippe lui donne un maximum de 5 mois de vie. En mai 2013, il accepte de subir une délicate opération du cerveau malgré les importantes séquelles possibles. Avec succès. Mais le cancer revient encore et toujours, d’abord à l’épaule en juillet, puis à la cuisse. Cette dernière tumeur n’est pas opérée. En décembre 2013, l’oncologue propose à son patient d’intégrer une étude clinique sur un nouveau traitement d’immunothérapie, le MK-3475 qui consiste en 35 perfusions intraveineuses toutes les trois semaines pendant deux ans. Dès la première injection, Philippe voit sa tumeur à la cuisse disparaître. Aujourd’hui, il a reçu sa dernière injection et son médecin est formel : il est en rémission complète et son espérance de vie est passée de 100 jours au moment où son cancer du cerveau a été diagnostiqué à 10 ans aujourd’hui.

Le MK-3475 est déjà commercialisé sous le nom de Keytruda (pembrolizumab), il est approuvé aux États-Unis depuis septembre 2014. En France, il a bénéficié d’une ATU de cohorte d’août 2014 à septembre 2015, il est encore en attente de la fixation de son prix. Il a obtenu son AMM européenne le 17 juillet 2015, mais les études cliniques se poursuivent, notamment pour élargir ses indications. Actuellement, il est indiqué chez les patients atteints d’un mélanome avancé non résécable ou métastatique. Il n’est pas encore commercialisé en Belgique mais ce n’est plus qu’une question de semaines.