LES MÉDICAMENTS de substitution des opiacés (MSO) ont pour objectif d’améliorer l’état de santé des personnes dépendantes, de favoriser leur insertion sociale, de réduire leur consommation problématique d’opiacés et les risques associés. Et, si possible, de permettre l’arrêt de cette consommation. Ces MSO peuvent, toutefois, être détournés. Particulièrement visible pour la buprénorphine, la mauaise utilisation est également valable pour la méthadone.
Un travail sur la galénique.
Aujourd’hui, les facteurs de mauvaise utilisation des MSO sont variés. Ils peuvent être liés aux médecins prescripteurs (choix du cadre de soins et du MSO), aux pharmaciens (capacité à contrôler les délivrances), aux usagers, à l’offre de soins, à la formation des professionnels de santé et à la qualité de l’alliance thérapeutique (personnalisation du projet thérapeutique et objectifs de soins partagés).
Une piste intéressante, pour limiter le mésusage des MSO, serait d’établir des critères permettant d’évaluer si un médicament est facilement détournable ou pas. « Un document récent comparant les différentes formes galéniques du buprénorphine présentes aux Etats-Unis montre, par exemple, que le comprimé de Subutex (buprénorphine), est le plus propice au mésusage mais, qu’à l’inverse, le film sublingual de Suboxone (buprénorphine/naloxone) est le plus difficilement détournable », indique le Dr Pierre Polomeni, psychiatre spécialisé dans la prise en charge des addictions à Paris.
Les différents pays réfléchissent, justement, à l’évolution de la galénique pour éviter le détournement de médicaments. En France, l’ANSM finance, pour sa part, un travail pharmacotechnique visant le même objectif. Car, utilisés correctement, les MSO réduisent les manifestations aiguës du sevrage et le besoin irrépressible de consommer. Ils peuvent sauver des vies.
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