SANS SIGNE de rejet ni d’hyperprolifération trois ans après la greffe de cellules, l’état de 18 patients atteints de dégénrescence maculaire inclus dans deux essais financés par l’américain Advance Cell Technology est un signe encourageant pour l’avenir de la thérapie cellulaire dans cette indication.
La vision de 10 d’entre eux était significativement améliorée au bout d’un an. Huit patients pouvaient déchiffrer plus de 15 lettres de plus lors d’un test optométrique. La vision de sept autres patients n’avait pas ou peu évolué, tandis qu’un seul patient avait vu sa performance au test de Ferdinand Monoyer se réduire après l’intervention.
L’œil, bon candidat à la thérapie cellulaire.
Il s’agit de la première évaluation à moyen terme d’une tentative de traitement de la DMLA par la greffe de cellules épithéliales dérivées de cellules souches embryonnaires. Dans leur article publié mercredi sur le site du « Lancet », le Pr Steven Schwartz, de l’université de Californie, et ses collègues, rappelle que leurs principales craintes de complications concernent la formation de tératomes et la réaction immunitaire dirigée contre le greffon. C’est pourquoi une zone comme l’espace subrétinal, protégé par une barrière hémato-oculaire et doté de mécanismes d’inhibition de l’immunité humorale et de l’immunité cellulaire est un site idéal pour bénéficier en premier de la thérapie cellulaire.
Pas d’effet dose réponse.
Lors de cet essai de phase 1/2, les cellules souches ont été différenciées en cellules de l’épithélium pigmentaire, avant d’être transplantées chez 9 patients de moins de 18 ans atteints de la maladie de Stargardt une dystrophie maculaire héréditaire, et 9 autres ayant une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Ces patients ont reçu des doses de 50 000 cellules (trois patients Stargardt et trois patients DMLA), 100 000 cellules (idem) ou 150 000 cellules (idem), déposées dans l’espace derrière la rétine de l’œil ayant le score de vision le plus faible ; l’autre œil n’était pas opéré. Chez 13 patients, une augmentation de la pigmentation était observée, ce qui correspond à une restauration de l’épithélium pigmentaire. Il n’était cependant pas encore possible de conclure à une éventuelle corrélation entre dose et réponse.
Des complications essentiellement liées à la chirurgie.
Les auteurs n’ont observé aucun cas d’hyperprolifération ou de rejet sur un suivi médian de 22 mois. Il n’y avait pas d’amélioration de l’œil non opéré. Less effets indésirables liés à l’acte chirurgical en lui-même, ont été observés notamment un cas d’infection sévère à staphylocoque, et au traitement immunosuppresseur.
Dans un commentaire accompagnant l’article, le Dr Anthony Atalo de l’Institut Wake de médecine régénérative, en Caroline du Nord, rappelle que d’autres tentatives de ce genre avaient débouché sur des succès mitigés dans les années 1990. « Cette étude montre que de meilleurs résultats peuvent être obtenus si l’on dispose de lignées de bien différentiées en des types cellulaires bien identifiés. »
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