Selon les données provisoires publiées hier par Santé publique France, le nombre de cas de rougeole continue à augmenter : 429 ont été recensés depuis le 1er janvier. À Lille, les cinq cas diagnostiqués sont en lien direct avec l'épidémie de Nouvelle-Aquitaine.
Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2017, soit en 10 ans, plus de 24 500 cas de rougeole ont été déclarés en France - dont près de 15 000 cas pour la seule année 2011 - ayant entraîné 20 décès. L'inquiétude vient du nombre de cas déjà enregistrés en sept semaines depuis début 2018 : 429 cas, dont le décès d'une femme de 32 ans non vaccinée. « L’incidence a été multipliée par 7 comparativement à celle observée sur la même période en 2017, en lien avec un important foyer épidémique en Nouvelle-Aquitaine (70 % des cas déclarés) qui persiste depuis novembre 2017 », souligne Santé publique France. Ce sont ainsi 19 cas qui ont dû être hospitalisés dans un contexte de pneumopathie sévère, dont 6 en réanimation (lire notre article « abonné »).
L'agence ajoute que « l’incidence des cas déclarés au cours des 12 derniers mois, rapportée à la population générale de l’ensemble du territoire, est de 1,37 cas pour 100 000 habitants, supérieure au seuil de 0,1 cas pour 100 000 habitants retenu par l’OMS pour l’élimination de la maladie ». Un seuil « dépassé dans 59 départements », les autres départements n'étant pas pour autant à l'abri d'une contamination. Santé publique France ne cache pas ses craintes d'une nouvelle épidémie, liées à « l'ascension rapide du nombre des cas sur les premières semaines de 2018 », comme cela a été observé en 2017 en Roumanie ou en Italie (plus de 5 000 cas). Une inquiétude partagée par l'OMS qui souligne le regain de la rougeole en Europe avec une augmentation de 400 % du nombre de cas entre 2016 et 2017. « Plus de 20 000 cas de rougeole et 35 vies perdues rien qu'en 2017, c'est une tragédie que nous ne pouvons tout simplement pas accepter », souligne le Dr Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l'OMS pour l'Europe.
À Lille, les cinq cas de rougeole diagnostiqués dans le milieu universitaire depuis le début de l'année sont finalement en lien direct avec l'épidémie sévissant en Nouvelle-Aquitaine. « Un étudiant lillois a rencontré pendant les vacances de fin d'année un ami de l'université de Bordeaux et il a déclaré début janvier un épisode fébrile », peut-on lire dans « Le Quotidien du Médecin ». Les quatre autres cas déclarés font partie des fréquentations de l'étudiant lillois. Un nouveau cas de rougeole vient d'être signalé à l'hôpital du Mans, qui a prévenu l'agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire et envoyé un courrier à une centaine de familles susceptibles d'avoir été en contact avec ce patient.
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