Un grain de beauté suspect, et pas de rendez-vous chez le dermatologue avant plusieurs mois ? Pour pallier cette situation, le groupement Pharmabest propose aux patients un service de prévention et de dépistage des cancers de la peau à réaliser à l’officine.
En pratique, le pharmacien prend un cliché du ou des grains de beauté douteux à l’aide d’un petit appareil d’imagerie médicale : le dermatoscope, développé par la société suédoise ScreenCancer. Les photos sont transmises de façon sécurisée à un expert dermatologue français qui les analysera et portera un premier diagnostic. Ensuite, le patient est averti - sous 15 jours maximum - par l’envoi d’un SMS ou d’un courrier, de la mise à disposition de ses résultats qu’il peut consulter sur un site sécurisé. En cas de lésion suspecte, c’est une infirmière de ScreenCancer spécialement formée qui appellera le patient afin de l’orienter rapidement vers le dermatologue de son choix.
« Ce service est déjà lancé dans des officines Pharmabest à Ales, Marseille, Monaco et Paris sera étendu à l’ensemble du réseau dans la foulée », dévoile Alain Styl, directeur général du groupement. Il sera facturé 28 euros le grain de beauté ou la tache et 14 euros pour chaque grain de beauté supplémentaire. « Cette somme est intégralement destinée à la rémunération du dermatologue qui analyse les clichés », précise-t-il. Le pharmacien n’est en revanche pas rétribué pour ce service qu’il offre à ses patients. La location de l’appareil lui sera facturée 75 euros par mois.
Partenariat médical
Cette initiative du groupement ne vient pas remplacer la visite chez le dermatologue, bien au contraire. « Il ne s’agit en aucun cas de se substituer au médecin, mais d’agir en amont, afin d’orienter les patients vers le dermatologue en cas d’identification d’une lésion suspecte », souligne David Abenhaim, président de Pharmabest, en ajoutant que ce service est réalisé en partenariat avec le Syndicat national des dermatologues vénérologues (SNDV). Quant à l’appareil d’imagerie médical utilisé - le dermatoscope développé par ScreenCancer - il est déjà utilisé dans plusieurs pays d'Europe, notamment en Norvège, au Royaume-Uni et en Irlande. La caméra, spécialement conçue pour la prise de photos de lésions dermatologiques, fournit des images de très haute résolution (5 méga pixels).
Tout un protocole
Par ailleurs, le pharmacien est spécialement formé à un protocole de prévention qui ne consiste pas seulement en une prise de clichés. L’entretien, réalisé dans l’espace de confidentialité, sera également l’occasion de sensibiliser le patient sur l’importance de pratiquer régulièrement chez lui un auto examen de la peau à l’aide de la règle ABCDE (Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur qui a changé, Évolution comme un changement de forme, diamètre supérieur à 5-6 mm), et sur l’importance de se protéger des dangers du soleil.
De plus, avant de prendre les clichés, le pharmacien demande au patient de remplir un document de consentement éclairé, ainsi qu’une fiche d’information sur ses habitudes de vie (antécédents familiaux de cancers, coups de soleils graves, exposition en cabine UV etc.) qui sera transmise au dermatologue analysant les clichés, et qui servira de socle pour l’entretien pharmaceutique. « L’objectif de cette opération est de sensibiliser les patients au dépistage précoce des cancers de la peau et les inciter à consulter un dermatologue, au moins une fois par an pour les personnes à risque. Cela fait partie de notre métier de pharmacien », martèle David Abenhaim.
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