La biotech française Abivax a publié hier les résultats prometteurs d'une étude de phase IIa pour son candidat-médicament contre le VIH. Il vise une guérison « fonctionnelle » en réduisant significativement la charge virale dans les réservoirs où le virus se cache.
Abivax avait déjà fait parler d'elle lors de précédents essais cliniques pour son médicament en développement, ABX464 (lire notre article « abonné »). Sur des modèles animaux infectés (singes, chiens, rats) traités pendant un mois, la société avait déjà constaté que la charge virale restait indétectable après 57 semaines. L'étude de phase I avait montré une bonne tolérance chez l'homme, sans effets secondaires, jusqu'à une dose de 100 mg. Cette fois, la molécule a été testée chez 29 patients (dont 8 sous placebo) qui continuaient par ailleurs leur trithérapie habituelle. Sur les 14 patients évaluables (dont 4 sous placebo), 7 d'entre eux « ont montré une réduction virale de 40 % en moyenne du réservoir dans les cellules du sang périphériques », après traitement pendant 28 jours. Aucune réaction n'a été observée dans le groupe placebo. Le directeur médical d'Abivax, Jean-Marc Steens, précise : « À présent, il faut voir si cela se confirme dans d'autres réservoirs puisque le virus se niche partout dans le corps. »
Si l'essai clinique révèle que la charge virale remonte 13 jours en moyenne après l'arrêt du traitement, c'est la première fois qu'un candidat-médicament permet de réduire la charge virale dans les réservoirs où le virus se cache. Abivax annonce un essai clinique de phase IIb qui devrait débuter au 4e trimestre, pendant lequel la durée du traitement passera de 28 jours à 56 et 84 jours. Si le candidat-médicament passe cette étape avec succès, des études de phase III pourraient commencer en 2019. Il sera temps alors, pour la biotech, de trouver un laboratoire partenaire impliqué dans les traitements du VIH. Actuellement, Abivax n'envisage pas de guérison totale du VIH, mais une guérison « fonctionnelle », c'est-à-dire une réduction suffisante de « la charge virale pour que celle-ci ne progresse plus », ce qui permettrait aux patients concernés d'arrêter tous leurs traitements.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques