Sida : douze années de rémission chez une enfant

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Publié le 21/07/2015

Une jeune femme aujourd’hui âgée de 18 ans et demi, infectée par le VIH dès sa naissance par voie materno-fœtale (pendant la grossesse ou à l’accouchement), est en rémission virologique alors qu’elle ne prend plus de traitement antirétroviral depuis 12 ans. Suivie dans le cadre de la cohorte pédiatrique française de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), cette jeune femme a été mise sous traitement peu de temps après sa naissance et durant 6 ans. La petite fille a alors été perdue de vue durant un an, et donc laissée sans traitement. Revue un an plus tard par son équipe médicale, elle avait alors une charge virale indétectable. Ce constat a décidé les médecins à ne pas reprendre le traitement. Douze ans plus tard, sa charge vitale est toujours indétectable. « Selon toute vraisemblance, c’est le fait d’avoir reçu très tôt après sa contamination, une combinaison d’antirétroviraux qui lui permet d’être en rémission aussi longtemps », analyse le Dr Asier Saez-Cirion (Institut Pasteur, Paris). Son cas suggère qu’une rémission prolongée est possible après un traitement précoce, comme cela a déjà été démontré – cette fois-ci chez des adultes – dans l’étude Visconti. Dans cette dernière, des personnes séropositives ont reçu pendant 3 ans en médiane, un traitement antirétroviral initié très précocement, dans les 3 premiers mois après la contamination. Puis ils ont cessé le traitement. Depuis 10 ans en médiane, leur infection est contrôlée, sans qu’ils n’aient repris d’antirétroviraux. « Débutés très tôt, les antirétroviraux permettraient de limiter la constitution des réservoirs du virus et de préserver les défenses immunitaires », conclut l’ANRS. Ce qui ouvre de nouvelles perspectives de recherche.