En amont de la conférence de l’International AIDS Society qui s’ouvrira dimanche à Paris, l’Organisation mondiale de la santé alerte sur la hausse de la résistance du VIH aux médicaments.
La menace pèse sur les avancées mondiales obtenues en matière de traitement du VIH et sur les gains en termes de morbidité. Dans six des onze pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine observés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 10 % des personnes débutant un traitement antirétroviral présentent une souche résistante à certains médicaments les plus utilisés contre le VIH.
« Un seuil d’alerte », selon le rapport qui sera présenté par l’OMS à l’occasion de la conférence de l’International AIDS Society qui se tiendra à Paris du 23 au 26 juillet. En effet, cette résistance croissante aux traitements anti-VIH met en péril la cible mondiale « de mettre fin au sida d’ici 2030 », s’alarme le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Ainsi, sans mesures efficaces contre ce phénomène, 135 000 décès et 105 000 nouvelles infections supplémentaires pourraient survenir dans les cinq prochaines années, selon les projections de l’organisation. Dans le même temps, les coûts du traitement du VIH pourraient augmenter de 650 millions de dollars, précise l’OMS.
La première cause de cette résistance du VIH aux médicaments est paradoxalement le manque d’accès aux soins. En effet, « elle se développe lorsque les patients ne suivent pas le plan de traitement qui leur est prescrit, souvent parce qu’ils n’ont pas un accès régulier à un traitement et à des soins de qualité. Ces sujets porteurs d’un virus résistant seront progressivement en échec thérapeutique et pourront le transmettre à autrui », expose le rapport. Il précise que la hausse de la virémie des personnes atteintes ne pourra alors être endiguée qu’en changeant de schéma thérapeutique, avec un nouveau traitement souvent plus onéreux et plus difficilement accessible dans de nombreux pays.
L’OMS publie par conséquent de nouvelles lignes directrices afin d’aider les pays à combattre la résistance du VIH aux médicaments, leur recommandant de contrôler la qualité de leurs programmes de traitement et de prendre des mesures dès qu’un échec thérapeutique est détecté. Par ailleurs, lorsque les niveaux de résistance deviennent élevés dans une région, il est préconisé « de changer de thérapie de première intention pour les patients qui démarrent leur traitement ».
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques