Le directeur de l'étude remettant en cause les risques induits par une consommation importante de viande rouge, Bradley Johnston, a « oublié » de préciser quelques détails sur ses travaux passés.
Les conclusions d'une étude, menée récemment par des chercheurs indépendants sur la consommation de viande rouge, avaient suscité l'émoi de nombreux spécialistes de la nutrition et d'organisations de lutte contre le cancer. Quelques jours après la parution de ces travaux, des informations sur le passé du directeur de la recherche, Bradley Johnston, posent question. Epinglé par le « New York Times », ce professeur associé d’épidémiologie à l’université Dalhousie au Canada était déjà à l'origine, en 2016, d'une étude controversée sur les risques liés à la surconsommation de sucre. Pour ce travail, le chercheur avait été rémunéré, en 2015, par l'International Life Sciences Institute, une société scientifique financée par des multinationales telle que McDonald's, Coca-Cola ou encore PepsiCo et dont l'action est régulièrement dénoncée par l'ONU et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Bradley Johnston n'a pas fait mention de ce travail à la revue « Annals of Internal Medicine », qui a publié ses conclusions sur la viande rouge. Or parmi les entreprises qui alimentent cet institut figure aussi Cargill, l'un des plus gros transformateurs de bœuf d'Amérique du Nord.
Si tout conflit d'intérêts intervenu dans les trois années précédant la publication d'une étude doit obligatoirement être précisé, l'épidémiologiste s'est justifié, dans une interview accordée au quotidien new-yorkais, en affirmant qu'il avait été rémunéré il y a plus de 3 ans pour ses recherches sur le sucre. Même si ces révélations jettent un froid sur l'objectivité de ces travaux, la directrice de la rédaction de la revue scientifique a tenu à défendre les résultats présentés, précisant que le protocole de recherche mis en place par la revue avait été respecté par le groupe de scientifiques.
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