Une enquête de l’association Act-Up Paris révèle que bon nombre de pharmacies de la Capitale refusent de distribuer ou de vendre des Stéribox, et ce vingt ans après le décret Barzach.
Elles sont 60 % des pharmacies parisiennes, dans le meilleur des cas, 25 % dans le pire, à accepter de distribuer des Stéribox aux usagers de drogue qui en font la demande. Les résultats de cette enquête menée par Act-Up Paris auprès d’un millier d’officines de la Capitale sont suffisamment alarmants pour que Marc-Antoine Bartoli et Fabrice Clouzeau, coprésidents de l’association, et Guillaume Antoniolli, responsable de sa commission « drogues et usagerEs », adressent une lettre ouverte à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre national des pharmaciens, Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, et Anne Hidalgo, maire de Paris.
Les responsables d’Act-Up exigent de les rencontrer chacune pour faire le point sur le rejet dont sont victimes les usagers de drogue dans nombre d’officines parisiennes. Serait également évoquée à cette occasion, la mise à disposition gratuite des Stéribox, vendues aujourd’hui entre 1 euro (tarif recommandé) et les quelque 12 euros exigés dans une pharmacie de nuit testée par Act-Up !
Le point de départ de cette enquête était l’élaboration d’une cartographie des pharmacies mettant la Stéribox à disposition à Paris. Le constat établit que la situation s’est dégradée au cours des dernières années. Act-Up tente d’expliquer ce retour en arrière par la méconnaissance des jeunes titulaires du décret Barzach qui avait lancé en 1987 la distribution de Stéribox en même temps qu’il autorisait la vente libre de seringues en pharmacie. Autre motif avancé : la présence de salles de consommation (dites salles de shoot) dans la Capitale.
Un argument qui ne tient pas selon Andrée Ivaldi, présidente du Syndicat des pharmaciens d’Ile-de-France (FSPF), pour laquelle les personnes demandant une Stéribox ne constituent généralement pas la même population que celle fréquentant la salle de consommation. Elle se dit surprise par ces chiffres et déclare que ces refus émanant de pharmaciens sont inacceptables. Le syndicat a adressé un courrier à ses adhérents leur rappelant qu’il s’agit d’un service que se doivent de rendre les pharmaciens en tant que professionnels de santé.
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