Rarement un produit pharmaceutique aura autant fait le buzz. Le retour du Synthol, absent du marché depuis deux ans, est célébré en grande pompe sur les réseaux sociaux, les forums et dans la presse grand public. À tel point qu’on peut se demander comment les consommateurs ont pu se passer pendant deux longues années de cet antalgique et antiseptique (Lévomenthol, résorcine, vératrol, acide salicylique, essence de cédrat, jaune de quinoléine et essence de géranium).
Sa disparition en 2014, 90 ans après sa création, avait causé un choc. Motivée par son fabricant, le Laboratoire GSK, en raison « d’un problème d’approvisionnement de l'un des principes actifs entrant dans la composition », elle avait suscité la création d’une page Facebook dénommée Syntholforever, « en l’honneur d’un produit fabuleux qui malheureusement ne se fabrique plus ».
Au fil de nombreux posts et de 1 138 « j’aime », ses fans éplorés exprimaient leur mécontentement, demandant « la reprise immédiate de la production et de la commercialisation de Synthol dans sa formule originale ». Ils précisaient que leur motivation était purement « individuelle » et « rattachée directement aux bienfaits de Synthol ».
Une nostalgie virale puisque le petit flacon jaune, associé aux bleus de l’enfance, a même eu son compte twitter #SyntholIsTheBest. En début de semaine, à la suite d’Anne-France, Nadia annonçait, triomphante, le retour du Synthol en pharmacie, tandis qu’Anaïs, comme de nombreux internautes, n’hésitait pas à se déclarer « accro », à cause « de son odeur ».
Risques de nouvelles ruptures
C’est dire si le Synthol, qui comptait 16 millions de consommateurs à l’arrêt de sa commercialisation en 2014, détient une dimension affective quasiment mythique. Car outre les contusions et autres bobos, la lotion jaune au fameux slogan « Ça fait du bien là où ça fait mal ! », recèle, à en croire ses aficionados, le pouvoir de consoler de tous les maux. À tel point qu’à peine réapprovisionnés, les pharmaciens craignent de nouvelles ruptures de stocks. Michel Leroy, titulaire parisien, déclare même à la radio en avoir commandé cent bouteilles : « Les gens veulent en avoir chez eux. C'est un achat d'impulsion qui ne correspond pas à une pathologie, c'est une sorte d'assurance tous risques. »
À noter cependant que, véritable madeleine de Proust du patient français, le Synthol ne sera désormais plus utilisable en bain de bouche.
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