EN 2008, le Dr Maura Gillison et son équipe, du Johns Hopkins Kimmel Cancer Center (Maryland, États-Unis) avaient montré que, parmi 100 malades atteints d’un cancer de l’oropharynx, ceux qui étaient contaminés par un papillomavirus - transmis sexuellement - avaient un risque de cancer oropharyngé 32 fois supérieur à celui de la population générale. Soit beaucoup plus que la multiplication par 3 associée au tabagisme. Six ans plus tard, toujours à Johns Hopkins, d’autres chercheurs continuent de s’intéresser aux facteurs favorisant les tumeurs oropharyngées. Mais cette fois-ci, c’est l’association du tabac et du sexe oral qui est sous la lorgnette des épidémiologistes. Selon leur étude, parue la semaine dernière dans le « Journal of the American Association » (JAMA), les infections buccales par le HPV16 sont plus fréquentes chez les fumeurs. Or cette souche de papillomavirus, transmise par fellation ou cunnilingus, est retrouvée dans 80 % des cancers de la gorge. Un type de tumeur qui a augmenté de 225 % en 20 ans aux États-Unis ! De là à penser que le tabagisme et la pratique du sexe oral privilégieraient l’apparition des cancers de la gorge, il n’y a qu’un pas. Que ne franchit pas si vite le Dr D’Souza, principal auteur de l’étude : « il doit y avoir une combinaison de facteurs pour expliquer que certaines personnes porteuses du papillomavirus HPV16 développent des cancers oropharyngés liés à ce virus, alors que d’autres non. »
Quoi qu’il en soit, les conclusions de cette étude pourraient offrir un nouvel argument aux promoteurs du sevrage tabagique.
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