Quelques définitions
L’hormone hCG est une hormone glycoprotéique constituée de deux chaînes α et ß. La chaîne α est commune à d’autres hormones glycoprotéiques : FSH, LH et TSH. La chaîne ß est plus différente et rend compte de l’activité hormonale propre à la hCG. La gonadotrophine chorionique est synthétisée par les cellules trophoblastiques au cours de la grossesse. Son taux sérique est significatif à partir du 7e jour environ après la fécondation. Il atteint un plafond autour de la dixième semaine de la grossesse puis redescend pour rester en plateau jusqu’au terme de la grossesse.
La gonadotrophine chorionique est en partie éliminée par les urines. La détection d’une grossesse par un test urinaire repose sur un système de dosage immunologique rapide et qualitatif de la gonadotrophine chorionique via une réaction de type sandwich entre l’hCG et des anticorps monoclonaux anti-hCG. L’échantillon d’urine prélevé migre par capillarité le long d’une membrane contenant les anticorps et une réaction colorée se produit au niveau de la fenêtre de détection.
Plusieurs méthodes de contraception d’urgence existent : le lévonorgestrel (NorLevo), plus communément appelé la pilule du lendemain, l’ulapristal (Ellaone) qui est un modulateur sélectif des récepteurs à la progestérone, certains dispositifs intra-utérins au cuivre si les rapports sexuels à risque remontent à moins de 120 heures.
Quelques chiffres : en France, une grossesse sur trois serait non désirée et l’on estime à 200 000 le nombre d’IVG pratiquées tous les ans.
Un peu de physiopathologie
Sous contrôle de la GnRH, sont sécrétées les hormones hypophysaires LH et FSH. Durant la phase folliculaire, la FSH favorise la sécrétion d’estrogènes et le développement de plusieurs follicules jusqu’à maturation de l’un d’eux qui devient le follicule de De Graaf. La LH agit aussi sur le développement folliculaire. Le pic de LH, provoqué par un rétrocontrôle positif de l’œstradiol, favorise la rupture du follicule, la libération de l’ovocyte et son expulsion de l’ovaire vers l’utérus.
Après l’ovulation, vient la phase lutéale, pendant laquelle le follicule ayant libéré l’ovocyte se vascularise et se transforme en corps jaune. Celui-ci, sous contrôle de la LH, va sécréter de la progestérone qui a pour fonction le maintien de la muqueuse utérine. Le trophoblaste de l’embryon implanté sécrète dès le début de grossesse la gonadotrophine chorionique (hCG). Celle-ci stimule la production de progestérone et d’œstrogènes par le corps jaune.
L’endomètre, muqueuse utérine, subit des changements tout au long du cycle. Durant la phase folliculaire, la montée de l’œstradiol qui émane des follicules ovariens permet la prolifération des cellules épithéliales et des fibroblastes de l’endomètre, augmentant ainsi son épaisseur. On parle alors de phase proliférative de l’endomètre, qui est une phase préalable à sa maturation sécrétoire. Puis s’ensuit alors la phase sécrétoire de l’endomètre, pendant laquelle la production de progestérone par le corps jaune est à l’origine d’une sécrétion des glandes endométriales et d’une transformation des fibroblastes du stroma. C’est pendant cette phase que la nidation peut se produire.
Les mots du conseil
À propos des tests de grossesse :
« A partir de quel jour puis-je faire un test de grossesse ? »
Selon les marques, il est possible d’effectuer le test à la date présumée des règles ou jusqu’à trois à quatre jours avant celle-ci, en sachant que la fiabilité est alors moins importante : le résultat peut s’avérer négatif chez une femme enceinte si le taux l’hCG est encore insuffisant pour une bonne détection. Il peut donc être nécessaire de refaire le test quelques jours plus tard.
« Puis-je faire un test à tout moment de la journée ? »
Les seuils de détection de l’hormone hCG sont de plus en plus bas et les tests de plus en plus sensibles, si bien que la plupart des tests permettent d’effectuer le test à tout moment de la journée. Attention toutefois à ne pas boire trop de liquide avant de faire le test.
« Je prends d’autres traitements. Peuvent-ils influencer le résultat du test de grossesse ? »
Un test trop précoce à la suite d’une injection d’hCG lors d’un traitement relatif à la fertilité peut donner un faux résultat positif. Les contraceptifs oraux ou le citrate de clomifène n’interfèrent pas avec le résultat du test.
À propos de la contraception d’urgence :
« Comment agit la pilule du lendemain ? »
Le mode d’action exact est inconnu. Aux doses utilisées, le lévonorgestrel pourrait bloquer l’ovulation, empêchant la fécondation, si le rapport sexuel a eu lieu dans les heures ou dans les jours précédant l’ovulation, c’est-à-dire à la période où le risque de fécondation est le plus élevé. Il pourrait également empêcher l’implantation. En revanche, il est inefficace dès lors que le processus d’implantation a commencé.
« J’ai vomi juste après avoir pris la pilule du lendemain… »
Les vomissements sont un effet indésirable du traitement (5 % des cas). S’ils ont eu lieu dans les trois heures qui suivaient la prise du comprimé, il est conseillé de reprendre un comprimé. Les autres effets indésirables les plus fréquents sont des nausées (20 % des cas), des douleurs abdominales (15 à 20 % des cas), de la fatigue (20 % des cas), des maux de tête (15 à 20 % des cas), des spottings (moins de 5 % des cas). Ces effets indésirables disparaissent rapidement.
Les effets indésirables les plus fréquemment observés avec l’ulipristal sont des céphalées, des nausées, des douleurs abdominales, une dysménorrhée, des vertiges, de la fatigue.
« Est-ce que la pilule du lendemain peut me rendre stérile ? »
Elle n’a pas d’effet sur la fertilité. Mais attention, elle ne doit pas être banalisée et remplacer une contraception régulière. Pour informer les jeunes femmes sur les divers moyens de contraception existants, l’INPES propose le site www.choisirsacontraception.fr.
« J’ai pris la pilule du lendemain alors que j’étais déjà enceinte. Y a-t-il un risque pour le fœtus ? »
Le lévonorgestrel empêche l’apparition d’une grossesse mais n’empêche pas une grossesse en cours. Il ne provoquera pas un avortement et ne comporte aucun risque connu pour le fœtus.
« J’ai oublié de prendre ma pilule hier matin. Quelles précautions dois-je prendre ? »
Prendre le comprimé oublié la veille et celui du jour. Si des rapports sexuels ont eu lieu dans les cinq jours qui précèdent l’oubli, prendre également une contraception d’urgence. Pour les rapports sexuels suivants, il est recommandé d’utiliser une autre méthode contraceptive efficace de type préservatif jusqu’à la fin du cycle. Selon le moment du cycle où l’oubli a eu lieu, respecter la fenêtre sans pilule ou enchaîner la plaquette suivante (troisième semaine).
« J’ai pris la pilule du lendemain. Quand dois-je faire un test de grossesse si mes règles n’interviennent pas ? »
Étant donné qu’il est possible que la prise d’une contraception d’urgence retarde les règles, faire un test de grossesse à partir de cinq jours après la date prévue des règles si celles-ci ne sont pas apparues, en cas de saignements anormaux à la date prévue des règles ou en cas de signes évocateurs d’une grossesse. Si la durée des cycles est inconnue ou que les cycles sont irréguliers, faire un test de grossesse trois semaines après le rapport à risque.
« J’allaite et j’ai eu un rapport non protégé. Puis-je prendre la pilule du lendemain ? »
Il est possible de prendre le lévonorgestrel en cas d’allaitement à condition de respecter certaines précautions. Le lévonorgestrel passe dans le lait maternel. Conseillez donc à la femme d’allaiter juste avant la prise du comprimé et de ne pas allaiter dans les huit heures qui suivent la prise de celui-ci.
Quelle contraception d’urgence, et pour qui ?
Le lévonorgestrel présente l’avantage d’être obtenu sans ordonnance et de manière anonyme en pharmacie. De plus, la délivrance est gratuite pour les mineures qui en font la demande, la minorité étant justifiée par simple déclaration orale faite au pharmacien par l’intéressée. Cette contraception d’urgence est d’autant plus efficace qu’elle est utilisée précocement après le rapport non protégé (si possible dans les douze heures qui suivent un rapport non protégé). On estime le taux d’efficacité de 95 % s’il est pris avant 24 heures, de 85 % s’il est pris entre 24 heures et 48 heures et de 58 % s’il est pris entre 48 et 72 heures. L’ulipristal, même s’il est d’autant plus efficace qu’il est pris le plus tôt possible après le rapport non protégé, présente l’avantage de permettre une contraception d’urgence jusqu’à cinq jours après un rapport non protégé, mais il est moins accessible car il nécessite une prescription médicale. Le DIU au cuivre, posé dans les 120 heures qui suivent le rapport non protégé, a un taux d’échec de seulement 0,1 à 0,2 %. Quant au protocole de Yuzpe, qui consistait en une méthode œstroprogestative, il n’est plus recommandé car il est moins efficace que la méthode progestative et présente plus d’effets indésirables.
Les produits conseils
Comment choisir son test de grossesse ? Différents critères entrent en jeu dans le choix d’un test de grossesse :
- Le seuil de détection est un gage de sensibilité du test de grossesse. On estime à 50 UI/L d’hCG le taux nécessaire pour qu’un test soit sensible à 99 % dès la date présumée des règles. Certains tests revendiquent une possibilité d’utilisation plus précoce avec une réaction dès 20 à 25 UI/L. Il est possible de les utiliser trois à quatre jours avant la date présumée des règles (Predictor, Clearblue, Pharmea), mais il faut savoir que le taux d’hormone n’est pas toujours assez élevé pour pouvoir détecter une grossesse. Ainsi par exemple, Clearblue est positif chez 55 % des femmes enceintes s’il est fait 4 jours avant la date présumée des règles, chez 86 % des femmes 3 jours avant, chez 97 % 2 jours avant et chez 98 % 1 jour avant.
- La date à laquelle il est possible d’effectuer le test dépend ainsi de ce seuil de détection.
- La rapidité de lecture peut être un critère. Par exemple, il faut une minute d’attente avec le test Clearblue, trois à cinq minutes avec Révélatest instant, cinq minutes avec Predictor, cinq à dix minutes avec Babycheck plus.
- La facilité de lecture est un critère important pour certaines femmes qui préféreront l’écran digital indiquant « enceinte » ou « pas enceinte » à l’interprétation des bandes colorées.
- L’estimation de l’âge de grossesse permet de connaître avant la prise de sang de confirmation le nombre de semaines de grossesse. Clearblue digital propose ainsi trois dates estimées : une à deux semaines, deux à trois semaines ou plus de trois semaines.
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