À L’OCCASION d’une visite organisée vendredi dernier dans l’officine de la présidente de l’Ordre des pharmaciens, Marisol Touraine a officiellement lancé l’expérimentation de la délivrance à l’unité en France de certains antibiotiques. Quant au décret annoncé par la ministre, et qui devait préciser les modalités du dispositif, il est paru au « Journal officiel » mardi dernier. « C’est symbolique que la présidente de l’Ordre des pharmaciens s’engage », s’est félicitée Marisol Touraine dans l’officine d’Isabelle Adenot, y voyant le signe que « la profession est prête à jouer le jeu, en tout cas majoritairement ».
Plus d’une centaine de pharmacies se sont portées candidates pour cette expérimentation menée dans quatre régions (Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Lorraine et Limousin). L’expérimentation ne concerne, dans un premier temps, qu’une quinzaine d’antibiotiques (voir encadré) car le but est non seulement de lutter contre la surconsommation de médicaments, mais aussi de lutter contre l’abus d’antibiotiques afin de réduire les risques d’apparition de résistances aux antibiotiques.
Les modalités fixées par décret.
Quant à sa mise en œuvre pratique, le décret* précisant les conditions de l’expérimentation de la délivrance à l’unité de certains antibiotiques est paru au « Journal officiel » du 16 septembre. Le texte fixe notamment les modalités de délivrance, de conditionnement, d’étiquetage ainsi que d’information des assurés. Il détermine en outre les règles de fixation du prix à l’unité de vente au public et de prise en charge par l’assurance-maladie. Il précise enfin les modalités selon lesquelles sera réalisée l’évaluation de cette expérimentation.
Le texte indique notamment qu’un nouveau conditionnement devra être utilisé pour y placer les unités délivrées ainsi qu’une notice d’utilisation mentionnant clairement le nom du patient ainsi que les mentions relatives à la spécialité pharmaceutique. Cette manipulation ne constituant pas, précise le texte, « une opération de fabrication au sens du code de la santé publique », sera toutefois réalisée par un pharmacien ou sous sa responsabilité.
Le prix à payer par le patient sera le résultat de la division du prix total du conditionnement complet par le nombre d’unités de prise délivrées. La franchise sera perçue par le pharmacien à chaque délivrance quel que soit le nombre d’unités délivrées.
Une évaluation sur la base d’indicateurs.
Les candidats à l’expérimentation percevront de 900 à 1 500 euros par an pour les officines « expérimentatrices » selon le nombre de délivrances à l’unité effectivement réalisées (en trois règlements), et de 150 à 300 euros pour les pharmacies « témoins ». Ces versements seront imputés sur les crédits du fonds d’intervention régional.
Enfin, l’évaluation de l’expérimentation sera réalisée sur la base de divers indicateurs, tel l’impact sur l’activité de la pharmacie, l’acceptabilité de la pratique par les officinaux et les patients, la modification des volumes d’antibiotiques dispensés ou la diminution des stocks d’antibiotiques stockés dans les foyers.
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Françoise Amouroux
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