Le traitement de l’insuffisance cardiaque n’est pas que symptomatique : il vise à prévenir le passage d’une dysfonction cardiaque asymptomatique à une forme symptomatique, à modifier l’évolution naturelle de la maladie et à réduire la morbimortalité associée en agissant sur le remodelage cardiaque, sur les facteurs neuroendocriniens délétères, mais aussi sur la rétention hydrique ou sur la dysfonction rénale. Il permet aussi d’améliorer significativement la qualité de vie.
Les recommandations de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) ont fait évoluer récemment la prescription : en l’absence de contre-indication ou d’intolérance, elle associe généralement un inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) (ou un antagoniste de l’angiotensine 2 = ARA2) et un bêtabloquant (initiation du traitement par le cardiologue ou l’interniste : bisoprolol, carvédilol, métoprolol), ainsi qu’un diurétique de l’anse en cas de surcharge hydrique. Les antialdostérones (éplérénone, spironolactone) et l’ivabradine font partie des nouvelles recommandations. La place des glucosides cardiotoniques est aujourd’hui devenue marginale dans le traitement de l’insuffisance cardiaque : la digoxine est indiquée en cas de fibrillation auriculaire pour ralentir la fréquence ventriculaire et est associée à un bêtabloquant si la FEVG est ‹ 50 %.
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