Mme Mélanie G., 48 ans
Le contexte
Mme G. se complaît dans le nomadisme médical, les examens cliniques et… les ordonnances. Encouragée par sa fille, elle s’est résolue à consulter un psychiatre qui, face à l’absence de diagnostic malgré des années d’examens, a diagnostiqué un trouble psychiatrique somatoforme, sans substrat organique ni mécanisme physiopathologique apparent : les douleurs résumeraient l’expression clinique d’une probable dépression névrotique chez cette femme victime de violences familiales pendant sa jeunesse. Cela fait effectivement des années qu’elle est d’humeur morose, triste (à cause dit-elle des douleurs !), plutôt inactive et en congés de maladie de façon récurrente.
Le spécialiste lui prescrit un traitement antidépresseur par inhibiteur de la recapture de la sérotonine, la sertraline (Zoloft). Ce traitement de fond est complété, idéalement à très court terme, par un anxiolytique : le bromazépam (Lexomil). Le méthocarbamol (Lumirelax) est un carbamate myorelaxant d’action centrale, qui contribuera (peut-être ?) à réduire les douleurs spastiques dont se plaint Madame G. et qui n’est pas non plus dénué d’action anxiolytique.
Votre conseil
Cette cliente a déjà bénéficié de nombreux conseils en tous genres ! Le pharmacien peut rappeler que la conduite est déconseillée avec cette ordonnance associant trois substances psychoactives - tout comme la consommation d’alcool -. Il semble ici préférable de ne pas évoquer les éventuels effets indésirables de ce traitement (somnolence, réactions cutanées, etc.) afin de ne pas les suggérer à une cliente constamment inquiète et hypochondriaque. Le psychiatre lui a proposé de suivre une psychothérapie d’inspiration analytique : sur le long terme, ce type de traitement constitue, avec les méthodes de relaxation, l’une des meilleures réponses à ce type de problème.