« PASSER du conseil à l’éducation thérapeutique du patient est une possibilité offerte aux pharmaciens par la loi Hôpital, patients, santé et territoires, rappelle Jean-Claude Lastmann, fondateur de la société Préventime. De plus, la nouvelle convention pharmaceutique valorise les actes de suivi et les paramètres de qualité. » Depuis cinq ans, son entreprise aide les pharmaciens à se former afin d’assumer ces nouveaux rôles. Elle compte désormais près de 800 clients. Cinq programmes sont proposés : dépistage des facteurs de risques cardio-vasculaires, éducation et suivi des malades sous anticoagulants, prise en charge des troubles de la nutrition, accompagnement du sevrage tabagique et formation à l’éducation thérapeutique du patient. Le programme de dépistage des facteurs de risques cardio-vasculaires, par exemple, est destiné à lutter contre la première cause de décès en France. « 55 % des clients de l’officine sont potentiellement concernés par au moins l’un des facteurs de risque », estime Jean-Claude Lastmann. Le programme permet de suivre les patients touchés par le diabète, l’hypertension, l’hypercholestérolémie ou le surpoids. Préventime se charge de la formation des pharmaciens et de leur coaching pendant les entretiens pharmaceutiques. Elle les aide également à organiser des campagnes de dépistage, en septembre pour l’hypertension, novembre pour le diabète, et février pour le cholestérol. Les pharmaciens proposent aux patients la mesure de leurs facteurs de risques et les orientent si nécessaire vers le médecin traitant.
Éduquer à l’automesure tensionnelle.
Dans l’hypertension artérielle, par exemple, « le pharmacien a un vrai rôle à jouer, à tous les stades de la prise en charge », estime Jean-Jacques Mourad, chef du service hypertension à l’hôpital Avicenne de Bobigny et membre de la société nationale de lutte conte l’hypertension. « À la phase diagnostique, il peut propose un dépistage. Par la suite, il peut conseiller et rassurer le patient, le renseigner sur les effets indésirables des médicaments et lui apporter des informations complémentaires. Il est aussi très important d’éviter de changer le générique lorsque le patient a entamé son traitement avec un médicament donné, car l’effet placebo du produit n’est pas négligeable. Le conseil du pharmacien est également très important pour l’apprentissage de l’automesure tensionnelle. Moins de 2 % des hypertendus suivent le protocole, qui prévoit trois mesures consécutives le matin et le soir, pendant trois jours de suite. » Enfin, le pharmacien peut surveiller l’observance du traitement en vérifiant le nombre de boîtes délivrées par an. « L’objectif pour 2015 est d’avoir 70 % des hypertendus équilibrés par leurs traitements », souligne Jean-Jacques Mourad. Or, actuellement, 47 % de ces patients ne le sont pas. Dans ce contexte, Préventime a lancé, début janvier, une étude sur l’observance thérapeutique des patients hypertendus. Pendant quatre mois, 128 pharmacies vont proposer des entretiens pharmaceutiques à dix patients. Ils visent à évaluer l’observance des patients, à améliorer l’adhésion thérapeutique, à les éduquer à l’automesure tensionnelle, à évaluer leurs connaissances et le bon usage du médicament et à développer la coopération pharmaciens-médecins. La fin de l’étude est prévue pour le 30 avril 2013.
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