Le clitocybe inversé (Lepista inversa), un champignon banal et courant en Europe, pourrait aider à combattre la mucoviscidose, selon une étude publiée dans « Plos One ».
Si le clitocybe inversé n’est pas reconnu pour ses qualités gustatives, il pourrait avoir un intérêt scientifique surprenant. En effet, des chercheurs français ont mis en évidence l'action d’un extrait de Lepista inversa sur trois lignées cellulaires isolées de patients atteints de mucoviscidose, selon une information de l'INSERM. Cet extrait a été capable de restaurer très efficacement l’expression de gènes humains présentant des mutations non-sens sur ces cellules en culture.
Des mutations non-sens sont présentes chez 10 % des personnes atteintes de maladies génétiques rares, telles que la mucoviscidose ou la myopathie de Duchenne. Elles se traduisent par la présence d’un « codon stop » qui ne code aucun acide aminé connu et arrête prématurément la synthèse des protéines issues des gènes mutés. Dès lors, les protéines obtenues sont tronquées et dysfonctionnent, entraînant des conséquences délétères, telles l'obstruction des bronches et l'incapacité respiratoire dans la mucoviscidose et la destruction des muscles dans la myopathie.
On pense que des composés présents dans le clitocybe inversé, lorsqu'ils sont situés dans l'environnement très proche de la machinerie cellulaire, pourraient servir de molécules leurres. Ils pourraient tromper la vigilance de la machinerie cellulaire qui continuerait alors, comme si de rien n'était, la synthèse de la protéine malgré la présence d’un « codon stop » dans l’ADN.
« Quand on sait que restaurer 5 % de protéines fonctionnelles dans la mucoviscidose pourrait avoir un impact sur les conséquences de la maladie, ces travaux sont extrêmement encourageants », estiment les auteurs, qui précisent que cette stratégie présente aussi l’avantage de ne pas toucher au patrimoine génétique des patients. Toutefois, le chemin est long avant d'aboutir à un médicament. « Il faut encore que l’on arrive à purifier les molécules d’intérêt présentes dans cet extrait, puis les tester in vivo pour contrôler leur efficacité sur le long terme et l’absence de toxicité », souligne Fabrice Lejeune, chercheur à l’INSERM et co-auteur de ce travail.
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