LA DÉPRESSION chez le grand adolescent n’est pas un événement anodin. Elle est associée à une comorbidité polymorphe contemporaine et dans la durée, et prédictive d’une persistance dépressive à l’âge adulte. La prévalence à la fin de l’adolescence est particulièrement élevée, indiquent Rebecca Pearson et coll. (Royaume-Uni), qui ont recherché s’il existe une association avec une dépression chez les parents.
Les auteurs ont utilisé les données d’une étude prospective menée au Royaume-Uni, la « Avon Longitudinal Study of Parents and Children », riche de plus de 4 500 parents et leurs adolescents de 18 ans.
Une recherche de dépression anténatale et postnatale chez les parents a été menée, puis 18 ans plus tard chez les grands adolescents, en en utilisant les critères de dépression majeure définie dans l’ICD 10 (International Classification of Diseases).
Cela montre que la dépression maternelle anténatale est associée à un risque accru et indépendant de quasiment 30 % chez l’adolescent à 18 ans. « Les enfants ont un odds ratio de 1,28 (IC 95 % 1,08-1,51 ; p =?0,03) d’avoir une dépression à l’âge de 18 ans pour chaque augmentation d’une déviation standard du score maternel de dépression anténatale, indépendamment d’une dépression plus tardive chez la mère. »
La dépression postnatale est également un facteur de risque de dépression chez le jeune arrivé à l’âge de l’adolescence, avec un OR de 1,26 (1,06-1,50, p = 0,01) pour chaque déviation standard dans le score de dépression postnatale et ceci, chez les mères ayant un niveau d’éducation peu élevé.
Toutefois, il y a un effet modérateur par le niveau d’éducation maternelle. « Chez les mères au niveau d’éducation plus élevé, une association demeure, avec un OR de 1,09 (0,88-1,36, p = 0,42). » Les analyses montrent que cet effet modérateur de l’éducation maternelle s’exerce sur la dépression postnatale, mais non prénatale.
L’étude montre également que si le père a présenté une dépression en période prénatale, il n’y a pas d’association avec un potentiel de dépression à l’adolescence des enfants. Par contre, si la dépression paternelle est survenue après la naissance, le modèle de l’association est le même que pour la mère, c’est-à-dire limité aux pères ayant le niveau d’éducation le plus bas.
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