DERNIÈRE ligne droite pour la création du nouveau réseau de santé régional en addictologie dans le Poitou-Charentes. Après trois années de travail, cette structure, souhaitée par l’agence régionale de santé (ARS), devrait voir le jour en mars prochain. Son objectif ? Favoriser l’accès aux soins et coordonner la prise en charge des patients souffrant d’une addiction à l’alcool ou aux drogues illicites dans les quatre départements de la région. « Le réseau doit permettre une couverture plus uniforme sur l’ensemble du Poitou-Charentes », souligne le Dr Jean-Jacques Chavagnat, médecin psychiatre au centre hospitalier Henri Laborit à Poitiers. Le Dr Chavagnat et son confrère généraliste, le Dr Philippe Binder, ont travaillé à l’élaboration de cette structure régionale. « Ce nouveau réseau s’appuie sur l’expérience acquise grâce aux deux réseaux départementaux en place depuis plusieurs années en Charente-Maritime (réseau ICARE) et dans la Vienne (Alcool 86), lesquels disparaissent avec le déploiement du réseau régional », explique Philippe Binder, coordinateur du réseau ICARE. Le fonctionnement du réseau, financé par l’ARS, et la gestion des ressources sont assurés par l’association du réseau des intervenants en addictologie en Poitou-Charentes (ARIA).
Un réseau qui rassemble.
La feuille de route est claire. Les missions du réseau régional se limitent aux addictions à l’alcool et aux drogues illicites. Ce nouveau réseau vise surtout à développer les liens entre les structures spécialisées (CSAPA, services hospitaliers spécialisés) et les professionnels libéraux. Il doit permettre une approche pluridisciplinaire de l’addiction, en intégrant des médecins, des pharmaciens et des psychologues, ainsi que des associations.
Les libéraux intervenants au sein du réseau perçoivent une indemnisation, en reconnaissance de leur implication. Si le réseau s’inscrit dans une dimension régionale, le travail de terrain réalisé à l’échelon local reste un fondement. « Le champ d’activité de ce réseau est régional, mais son fonctionnement s’appuie sur des unités locales multiprofessionnelles appelées GRAL (Groupes ressources addictions locaux) », précise le Dr Chavagnat. Concrètement, les professionnels adhérents au réseau et exerçant sur une même zone géographique se réunissent quatre à six fois par an afin de discuter d’un cas de patient, ou d’évoquer les difficultés rencontrées. Déjà en place dans les Deux-Sèvres et en Charente-Maritime, les GRAL devraient être développés dans les autres départements de la région dès 2013.
Des officinaux engagés.
Pour Bernard Penicaud, pharmacien à Niort et membre du bureau de la nouvelle association ARIA, ce réseau est une réelle opportunité d’échange et de mutualisation des compétences professionnelles : « les GRAL sont des temps de partage des pratiques professionnelles. Ces réunions permettent une vision croisée, au plus près du terrain. Cette organisation permet d’aller plus loin dans la prise en charge du patient, et pour nous, professionnels, de nous sentir moins isolés. » Engagé depuis plusieurs années dans un programme d’échange de seringues, le pharmacien niortais confirme son implication dans la lutte contre la toxicomanie et les addictions en général : « les pharmaciens sont accessibles et disponibles, ce qui fait d’eux une porte d’entrée dans le monde de la santé. Nous sommes particulièrement bien placés pour identifier les patients en difficulté, les aider à renouer le contact avec les professionnels de santé. Le nouveau réseau régional nous aide à orienter ces patients vers des médecins sensibilisés et formés à l’addictologie, qu’il s’agisse d’alcool ou de drogues illicites. »
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