UNE PORTE de sortie est enfin en vue pour un dilemme thérapeutique fréquent en neurologie. Alors que plus de la moitié des patients ayant un Parkinson vont présenter des symptômes psychotiques au cours de l’évolution de la maladie, il n’existait à ce jour aucune option médicamenteuse satisfaisante, en raison de l’effet antidopaminergique des antipsychotiques existants et de l’aggravation motrice subséquente. Dans une étude randomisée publiée dans le « Lancet » chez près de 200 patients ayant une psychose associée à la maladie de Parkinson, la pimavansérine s’est révélée très prometteuse.
Un inhibiteur de la sérotonine.
Cet inhibiteur des récepteurs de la sérotonine 5-HT2A a significativement amélioré les symptômes psychotiques sans majorer les troubles moteurs et sans entraîner d’effet secondaire notable. Les antipsychotiques existants ne sont pas dénués de risques, même utilisés à court terme, en raison d’une aggravation des symptômes moteurs, d’une accélération du déclin cognitif et d’une augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Sans effet sur la motricité.
L’équipe anglo-saxonne dirigée par le Pr Clive Ballard a constaté chez 199 sujets atteints âgés de plus de 40 ans dans 54 centres des États-Unis et au Canada que l’administration de 40 mg de la nouvelle molécule une fois par jour améliorait significativement les troubles mentaux à 6 semaines, avec un gain de 37 % dans le groupe pimavansérine par rapport à 17 % dans le groupe témoin. À cet effet, les chercheurs ont utilisé une échelle à 9 items validée dans l’évaluation des symptômes psychotiques dans la maladie neurodégénérative (SAPS-PD pour Parkinson’s disease adapted scale for assessment of positive symptoms). Des bénéfices ont été rapportés également sur la durée du sommeil nocturne, l’éveil diurne et la charge ressentie par les soignants.
Comme le Pr Ballard le souligne, « les bénéfices cliniques de la pimavansérine ont été constatés par les patients, ceux qui s’occupent d’eux et par des évaluateurs indépendants ». La pimavansérine était généralement bien tolérée avec autant d’effets secondaires légers à modérés que le groupe témoin. Les plus fréquents étaient les infections urinaires (12 % dans le groupe placebo versus 14 % dans le groupe pimavansérine) et les chutes (9 % versus 11 %). Pour les chercheurs, ce nouvel antipsychotique pourrait se révéler intéressant dans la maladie d’Alzheimer et d’autres démences.
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