Accompagné de Christelle Mathieu, avocate, elle-même patiente sous Lévothyrox, François-Xavier Huvelle a parcouru, le 13 février, les 220 kilomètres qui séparent son officine de Trith-Saint-Léger dans le Nord à l’avenue de Ségur à Paris, pour rencontrer Anne-Claire Amprou, directrice générale adjointe de la Direction générale de la Santé (DGS). Son objectif était simple : témoigner auprès du ministère de la souffrance de ses patients atteints par les effets secondaires du Lévothyrox, nouvelle formule. Et réclamer la réintroduction sur le marché de l’ancienne formule.
Des patients devenus méfiants
Alors qu’il était encore circonspect il y a huit ou dix mois, le titulaire a changé d’opinion au fur et à mesure qu’il découvrait l’ampleur des effets du Lévothyrox, nouvelle formule, sur une partie de sa patientèle : « ce sont au moins 10 % sur la centaine de mes patients sous Lévothyrox qui ont manifesté des effets secondaires graves ». Le pharmacien indique que ces chiffres ne tiennent pas compte des patients qui franchissent la frontière pour s’approvisionner en ancienne formule en Belgique, ni de ceux qui ont encore des stocks et qui ne manifesteront des symptômes que dans quelques mois.
Inquiet pour ces malades de la thyroïde, ce confrère ne voit d’autre solution que de réclamer le retour du Lévothyrox, ancienne formule, car il sait que la confiance des patients dans de nouveaux médicaments sera d’emblée entamée.
La réponse d’Anne-Claire Amprou a été implacable. « On nous a expliqué que pour des questions techniques et réglementaires, le retour du Lévothyrox dans son ancienne formulation n'était plus possible. L'AMM est d'ailleurs caduque », expose François-Xavier Huvelle. Lot de consolation, des investigations complémentaires sont en cours, lui a assuré la DGS. « Une étude en double aveugle est actuellement conduite afin de déceler des effets secondaires graves chez les patients. D'après nos informations, les résultats devraient être communiqués d'ici à la fin de l'année », confie-t-il. Il doute cependant que le gouvernement puisse faire machine arrière si les résultats de l’étude corroborent les plaintes des patients.
Pour l’heure, il continue à soutenir Me Mathieu dans son combat car la visite au ministère n’a pas mis un terme aux actions judiciaires entamées au pénal comme au civil.
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