BAISSER les prix des médicaments diminuerait-il leur efficacité ? Peut-être bien. C’est en tout cas ce que laisse à penser une récente étude américaine, certes menée sur seulement une douzaine de personnes atteintes de la maladie de Parkinson, et publiée dans la revue « Neurology ». Concrètement, les chercheurs ont divisé les malades en deux groupes : le premier a reçu un médicament estimé à 1 500 dollars, tandis que le second s’est vu administrer un remède à « seulement » 100 dollars. Mais attention, les médecins ont bien pris soin de préciser aux patients que ces traitements présentaient la même efficacité, la différence de prix étant liée à leurs procédés de fabrication. En réalité, chacun des deux groupes a été traité par une simple solution saline. Et l’effet prix s’est transformé en véritable effet placebo ! L’eau salée à 1 500 dollars a ainsi permis d’améliorer les capacités motrices des malades de 28 % par rapport à la solution à 100 dollars ! Toutefois, les auteurs de l’étude reconnaissent que les personnes souffrant de Parkinson ne sont peut-être pas les meilleurs clients pour tester l’effet placebo. La raison ? L’influence de la prise d’un médicament sur le psychisme se traduit par une hausse de la sécrétion de la dopamine dans le cerveau, qui agit directement sur les mouvements involontaires. Quoi qu’il en soit, « malgré ses limites, cette étude ouvre les yeux sur un autre aspect de l’effet placebo, avec de fortes implications sur le plan de la pratique clinique, de la recherche et des politiques de santé », conclut l’un des auteurs de l’étude, Alberto Espay, de l’université de Cincinnati.
En résumé, dans l’esprit de la population, plus une spécialité est chère, mieux elle guérit ! Cette étude pourrait donc expliquer pourquoi les Français rechignent tant à accepter les génériques. Mais elle devrait aussi faire réfléchir les pouvoirs publics avant d’engager leur politique de réduction tarifaire qui risque, à la vue des résultats, de diminuer l’efficacité des traitements.
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