Après 10 années de travaux menés par l'institut des maladies génétiques Imagine, le premier thymus bioartificiel va être testé à partir de janvier, en France, auprès d'une douzaine d'enfants atteints de déficits immunitaires. Un second essai français sera également mené chez des adultes atteints d'une leucémie ou d'un lymphome ayant reçu une greffe de moelle osseuse.
La recherche médicale française se démarque. D'après un article paru hier dans « Sciences et avenir », le premier thymus bioartificiel va être testé sur une douzaine d'enfants bulle à partir du mois de janvier. L'espoir est immense pour le Dr Isabelle André-Schmutz, codirectrice du laboratoire de lymphohématopoïèse humaine de l'institut Imagine, qui a mis au point ce thymus artificiel avec le Pr Marina Cavazzana, toutes deux pionnières de la thérapie génique. La prouesse ? Après diverses manipulations, les équipes ont réussi, in vitro, à « produire de manière artificielle des précurseurs de lymphocytes T » en seulement 8 jours, alors que plusieurs mois sont actuellement nécessaires. L'institut Imagine a déposé deux brevets et vient d'obtenir l'aval de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour lancer son premier essai clinique chez une douzaine d'enfants bulle en janvier et « dont les résultats seront connus avant la fin de l'année ».
Un autre essai se déroulera à Bordeaux chez des adultes atteints de lymphome ou de leucémie ayant reçu une greffe de moelle osseuse. Car après la greffe, la régénération complète de l'immunité prend deux longues années, ce qui explique la mortalité élevée durant cette période. Le thymus bioartificiel d'Imagine pourrait accélérer la reconstitution du système immunitaire et améliorer les chances de « prise de la greffe ». Selon « Sciences et Avenir », une autre piste est envisagée : modifier génétiquement les lymphocytes artificiels produits in vitro pour les rendre résistants au VIH, lymphocytes modifiés qui seraient ensuite testés chez des malades résistants aux trithérapies.
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