Un vermifuge contre Zika

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Publié le 30/08/2016

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Crédit photo : CDC-GATHANY/PHANIE

Le niclosamide, vermifuge utilisé pour traiter le ténia, serait capable de bloquer la multiplication du virus Zika, et serait encore plus efficace lorsqu'il est associé à l'emricasan, une molécule en développement. Toutefois, des essais cliniques sont nécessaires avant de pouvoir utiliser cette association chez la femme enceinte.

Des chercheurs américains ont montré que le niclosamide, un vermifuge utilisé contre le ver solitaire, serait capable d'empêcher le virus Zika de se multiplier. « Cette découverte est une première étape vers un traitement capable de stopper la transmission de la maladie », avance le Pr Hengli Tang, de la Florida State University (FSU) qui a dirigé l'étude publiée dans la revue « Nature Medicine ». Plutôt que trouver un nouveau médicament, des chercheurs ont passé au crible 6 000 molécules déjà approuvées aux États-Unis ou y faisant l'objet d'essais cliniques. Ils ont alors découvert deux substances intéressantes : le niclosamide, capable de bloquer la multiplication du virus et l'emricasan, capable d'empêcher la mort des cellules.

Le niclosamide, principe actif du Tredemine (500 mg comprimés), est un médicament commercialisé dans le traitement du ver solitaire depuis une cinquantaine d'années. En revanche, l'emricasan n'est pas disponible sur le marché, mais en cours d’essai clinique dans le traitement de la fibrose hépatique. Les deux molécules se sont montrées efficaces avant et après exposition au Zika, avec des bénéfices encore plus importants lorsqu'elles étaient utilisées ensemble.

Toutefois, il semble trop tôt pour utiliser ces médicaments chez la femme enceinte ayant contracté ou à risque de contracter le Zika. Bien que le niclosamide soit bien toléré et qu’il ne présente pas de risque pour le fœtus selon les études faites chez l’animal, « il n'y a pas encore de preuve qu'il soit efficace. Des études sur l'animal, suivies d'études cliniques, sont nécessaires », a indiqué Hongjun Song, co-auteur de l'étude.

Quant à l'emricasan, non commercialisé à ce jour, il devra d'abord « suivre le processus normal de développement des médicaments », ajoute le chercheur. Ce qui risque de prendre encore du temps.