LES CRAMPES MUSCULAIRES, symptôme en apparence banal, sont cliniquement définies par une contraction involontaire, brutale et douloureuse d’un segment de muscle, d’un muscle ou de plusieurs muscles durant quelques secondes à quelques minutes, accompagnée d’un raccourcissement focal palpable pouvant entraîner un raccourcissement. La douleur qu’elles génèrent est insupportable à type de broiement. Leur survenue est préférentiellement nocturne, le muscle pouvant rester endolori parfois pendant plusieurs heures. Ces crampes musculaires, dites essentielles car sans cause apparente, concernent l’adulte quel que soit son âge, le plus souvent le sujet âgé. Elles ne doivent pas être confondues avec les crampes secondaires, surtout dans leurs formes sévères comme la sclérose latérale amyotrophique.
La physiopathologie peut s’expliquer par l’hyperstimulation du motoneurone (décharges répétitives de potentiel d’action d’unités motrices pulsant à haute fréquence› 150 Hz) responsable de la contraction soutenue et douloureuse du muscle. Ce dernier étant moins bien vascularisé libère des polypeptides algogènes (KCl, lactates) à l’origine d’un auto-entretien de la crampe.
Davantage de nuits sans crampes.
La prise en charge des crampes a pour objectif de diminuer l’inconfort du patient, d’une part en prévenant leur survenue, et d’autre part en diminuant l’intensité et la durée de la douleur lorsque la crampe survient. Le traitement fait appel aux mesures physiques visant à étirer le muscle « crampé » et en cas d’insuffisance aux traitements médicamenteux. Parmi les approches pharmacologiques, la quinine représente le « gold standard ». Ce principe actif a fait l’objet d’un grand nombre d’études dans cette indication et les méta analyses sont venues confirmer l’efficacité de la quinine par rapport au placebo.
Association de deux principes actifs, l’aubépine et la quinine, Okimus est indiqué en traitement d’appoint des crampes musculaires essentielles. La quinine, stabilisateur membranaire, a pour effet de diminuer l’excitabilité au niveau de la plaque motrice, réduisant ainsi la contractilité du muscle et allongeant sa période réfractaire. En clinique, l’efficacité la quinine à la dose de 300 à 400 mg se traduit par une réduction du nombre de crampes (réduction de moitié chez 80 % des patients sous quinine vs 53 % des patients sous placebo dans l’étude multicentrique de Diener), une diminution de la sévérité des crampes, une augmentation du nombre de « nuits sans crampes » (réduction du risque relatif de 21 % sous quinine par rapport au placebo dans la méta-analyse de Man-Son-Hing). L’aubépine, deuxième principe actif d’Okimus, par ses propriétés relaxantes, s’oppose quant à elle à « l’effet garrot » induit par la contraction du muscle. Les contre-indications sont habituelles à la quinine : myasthénies, troubles de la conduction intraventriculaire et traitement concomitant à base de quinine. Okimus se présente en comprimé blanc (aubépine 60 mg + quinine 80 mg). De prescription médicale obligatoire, la posologie habituelle est de 4 comprimés : 2 au dîner puis 2 au coucher. Vendu au prix de 2,69 euros le tube de 40 comprimés, Okimus est remboursé par la Sécurité sociale.
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