LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Quelle forme de substitut conseiller en fonction du profil des fumeurs ?
FRANÇOISE MARTIN. – Les patchs conviennent bien aux fumeurs réguliers et aux fumeurs fortement dépendants qui ne veulent pas penser aux modalités du sevrage. Ils sont sécurisants et faciles à utiliser puisqu’ils couvrent toute une journée. Les formes orales sont bien adaptées aux fumeurs qui veulent contrôler le déroulement de leur sevrage et pour qui le geste de fumer est important. L’inhaleur répond également à l’habitude gestuelle, tout comme le spray buccal, nouvelle forme de substitut qui peut convenir à de nombreux profils. Chaque forme a son protocole d’usage qu’il faut rappeler systématiquement : le patch doit être appliqué au réveil et retiré au coucher, sauf pour les dosages couvrant 24 heures ; les gommes se croquent une fois avant d’être gardées contre la joue environ 10 minutes, puis mâchées lentement et jetées après 30 minutes ; attention au spray buccal qui peut provoquer un hoquet (dû à la nicotine) en début d’utilisation, mais cette réaction ne dure pas. N’oubliez pas d’informer les patients sur les possibilités de prise en charge des dispositifs de sevrage (sur présentation d’une ordonnance) : un forfait de 50 euros par an et par personne qui se chiffre à 150 euros pour les femmes enceintes.
Comment assurer le suivi du fumeur en sevrage ?
Ces personnes ont besoin de soutien, d’encouragement et d’encadrement. Proposez de réaliser un premier bilan après une semaine de traitement pour faire le point sur la motivation, l’envie de fumer et les manifestations liées au sevrage qui sont multiples (troubles de l’humeur, anxiété, insomnies et prise de poids…). Incitez le patient à venir parler de ses symptômes. Vous pouvez aussi délivrer une fiche de conseils diététiques, très importants pour le moral et l’équilibre de l’organisme. Des règles de bases peuvent être rappelées comme limiter les graisses et les sucres simples, favoriser les eaux minérales riches en magnésium (contre la constipation, la fatigue), diversifier les fruits et légumes, respecter des heures fixes pour les repas, éviter le grignotage, boire un grand verre d’eau en cas de « petite » faim, ne pas compenser le manque de tabac par la caféine, éviter la consommation d’alcool et pratiquer une activité sportive, si possible…
Quels produits peuvent accompagner le sevrage ?
D’emblée, on peut conseiller la vitamine C pour traiter la fatigue liée au sevrage. Le magnésium est aussi indiqué pour mieux gérer le stress. On peut également conseiller les compléments alimentaires à base de L-Tryptophane. Ce précurseur de la sérotonine permettra de traiter les éventuels troubles de l’humeur qui sont susceptibles d’apparaître. Les plantes à visée anxiolytique (passiflore, aubépine, mélisse), hypnotique (valériane) et régulatrice du transit (Ispaghul), peuvent aussi être utiles. L’homéopathie présente également un intérêt dans ce contexte, d’autant que la prise de granules peut se faire à chaque fois que l’envie de fumer se manifeste.
Et en terme d’animation ?
La journée mondiale sans tabac se déroule chaque année le 31 mai. C’est bien sûr l’occasion de mettre le thème en avant, à moins qu’on ne lui préfère la période du nouvel an et ses bonnes résolutions.
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