En 6 ans, l’exposition des femmes enceintes au valproate de sodium a diminué de 80 % et celles des femmes en âge de procréer de 55 %. Toutefois, en 2019, on recense encore des prescriptions de valproate chez des femmes en âge de procréer, notamment pour traiter des troubles bipolaires, alors que cette prescription est formellement contre-indiquée. Pour renforcer l'information, des cartes patientes vont être ajoutées au conditionnement.
Entre 2013 et 2019, l’exposition des femmes enceintes au valproate (Dépakine, Dépakine Chrono 500, Micropakine, et génériques, Dépakote, Dépamide) a fortement diminué, de 80 %, selon les données publiées par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ainsi, on est passé de 1 044 grossesses sous valproate en 2013 à 224 en 2019, dont 138 dans l’épilepsie et 86 dans les troubles bipolaires. « Une part croissante de ces grossesses exposées a été interrompue », indique l’ANSM dans un point d'information.
Parallèlement, le nombre d’enfants nés de grossesses exposées au valproate a diminué de 82 %, passant en 2018 à 124 naissances, dont 92 issus de mères épileptiques et 32 de mères atteintes de troubles bipolaires.
Qu’en est-il pour les femmes en âge d’avoir des enfants ? Selon l’étude, l’exposition au valproate de ces femmes a diminué de moitié (-55 %). Ainsi, au 2e trimestre 2019, 32 736 femmes en âge d’avoir des enfants étaient traitées par valproate, la moitié pour une épilepsie et l’autre moitié pour des troubles bipolaires. Il s’agissait d’une initiation de traitement pour 2 519 d’entre elles (dont 1 001 traitées pour épilepsie et 1 537 pour troubles bipolaires).
Dans ce contexte, l’ANSM rappelle les recommandations et les limitations de prescription du valproate : « Ce médicament est formellement contre-indiqué pendant la grossesse dans l’indication trouble bipolaire et ne peut être utilisé chez les femmes enceintes épileptiques qu’en l’absence d’alternative thérapeutique. »
De plus, les mesures de réduction de l’exposition au valproate, mises en place depuis 2015, seront prochainement renforcées via l’intégration de la carte patiente à l’intérieur ou sur l’extérieur de la boîte du médicament, l’apposition d’un QR code sur ces boîtes et sur les notices renvoyant vers une page d’information dédiée sur le site Internet de l’ANSM.
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